Deux ans après la loi anti-tabac, les Marseillais jouent les infidèles et se remettent à fumer un peu partout. Reportage au cœur des nuits phocéennes où on ne mégote pas son plaisir.
« Il est 2H30 et il est interdit de ne pas fumer ! » scande au micro le DJ d’une boîte très connue à Marseille où on ne se prive plus d’enfreindre la loi sur le tabac. Tout le monde meurt de rire puis s’exécute. Les classiques sont de rigueur, Malbak Gold pour les filles, rouge pour les mecs, on s’allume la clopinette et l’ambiance monte d’un cran. Une gorgée, une taf, ça guinche sec. Au petit matin. Spectacle de bouteilles vides et… de paquets éventrés. Marseille l’infidèle fait fi de sa réputation et enfume qui veut. Les bars et boîtes de nuit, les uns après les autres, allument la mèche pour la plus grande joie des habitués. « On retrouve enfin la liberté et avec l’hiver de fou qu’on a, ça fait plaisir de voir qu’ils ferment les yeux ». Mieux que de fermer les yeux, les établissements ont ressorti les cendriers de la cave, une manière de civiliser les lieux si on veut. Les espaces fumeurs, cages à lapins où on s’intoxiquait en silence, deviennent des salles discrètes où on cherche juste un peu plus de tranquillité, histoire de brancher, tranquille, la "nine".
Changement de décor, rendez-vous dans un petit boui-boui du Vieux-Port où un Mistral assagi a tout de même laissé son empreinte alpine. A l’intérieur, vent de chaleur et de fumée. Clope et reclope, comme à l’ancienne. Et les flics alors, ça vous fait pas peur ? « Ils passent jamais, raconte le videur et de toute façon, même s’ils rentraient… Au pire, ils nous diraient d’éteindre et se casseraient. (..) Ils sont pas là pour ça. » D’autres mauvaises langues disent que la police ne va surtout pas déranger les soirées du Milieu pour quelques fumisteries…
Le lendemain soir, tradition oblige, dîner à la pizzeria de Mazargues. Il est 10H30, une dizaine de clients essuient les plats. A table, une jeune fille s’apprête à fumer dehors. « Hop là, où tu vas toi ? assis-toi, je t’apporte un cendrier. » Petit tour du patron auprès des derniers clients pour voir si la fumée ne dérange pas. « Pas de problème, vous pouvez y aller ». Les espaces non-fumeur décidément se font rares.
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Mais c’est quand même un très mauvais calcul commercial ce rétablissement de la fumée. Car, bon grès mal grès, non-fumeurs et fumeurs consommaient et cohabitaient puisque ces derniers en grillaient une dehors. Maintenant les non-fumeurs au mieux n’entreront plus dans l’établissement et au pire déposeront plainte.
Pour info à Marseille on dépose pas plainte pour n’ importe quoi, tout comme on appelle pas les keufs parceque le voisin fait une fête chez lui. Ya encore ce vieux truc qu’ on appelle le dialogue et qui est encore très fort par ici.
Porter plainte ? Pour un meurtre ouaip … peut-être …
Mais encore faut-il que le dialogue se fasse à deux et dans les deux sens : celui qui sait pertinemment qu’il fait faire du bruit va chez le voisin qu’il va gêner pour l’informer de la fête et au mieux lui paye le coup.
J’habite Marseille et je peux dire que c’est comme partout (et peut-être pire même). Il y a des cons et des gens bien, des gens qui portent plainte et d’autres qui sortent le fusil ! Ton affirmation c’est du bla bla de marseillais.