Cette semaine, Doug Ireland, notre œil de lynx et langue de vipère outre-atlantique, assaisonne la candidate démocrate Hillary Clinton dans les règles de l’art. Une va-t-en guerre et fière de l’être.
Je n’ai jamais compris pourquoi les Français, même de gauche, aiment autant l’odieuse Hillary Clinton. Pour nous qui la connaissons bien, il y a tant de raisons de la détester. Elle est froide. La télé le montre à toute l’Amérique : elle sourit seulement avec la bouche, jamais avec les yeux. C’est pourquoi, même dans son Parti Démocrate, on l’appelle “the Ice Queen”, la “Reine de Glace”. Elle est calculatrice et opportuniste. Elle ment comme elle respire, tout comme son mari qui, il y a quelques semaines, a prétendu lors d’un meeting pour sa femme, qu’il était opposé à la guerre en Iraq « depuis le début. »
Facile à dire maintenant que cette guerre est si impopulaire chez les Ricains. Hélas pour Bill, il existe maintes interviews de lui remontant à 2003 et 2004 où il exprimait son soutien sans faille à l’invasion de l’Irak. Ainsi, sur CNN le 23 juin 2004, l’ex-président déclarait : « à de nombreuses reprises, j’ai défendu le Président Bush contre la gauche sur l’Irak. »
Il en va de même chez Hillary. Bien que dans sa campagne pour l’investiture démocrate, elle revête depuis peu, et par opportunisme, le costume d’une anti-guerre en Irak (comme les sondages l’obligent), elle a, en réalité, été l’un des sénateurs démocrates les plus “faucons”. Et ce, bien avant l’invasion de l’Irak par Bush. Citons, par exemple, son soutien au bombardement de quatre jours de ce pays en décembre 1998 connu sous le nom d’opération “Desert Fox” (Renard du désert).
Quatre ans après, le sénateur Hillary Clinton prétendait toujours que « les soi-disant palais présidentiels [de Saddam] sont…en réalité construits pour cacher des laboratoires de guerre, des réserves d’armes et des preuves écrites [d’armes de destruction massives] que Saddam était requis de fournir aux inspecteurs de l’ONU. Quand Saddam fermait ses entrées aux inspecteurs, les inspecteurs partaient. »
La vérité, devenue archi-claire après le retour desdits inspecteurs en 2002 puis l’invasion et l’occupation américaines, est qu’il n’y avait ni laboratoires, ni stocks d’armes, ni preuves écrites cachés dans ces palais. Qui plus est, Saddam permettait encore presque toutes les inspections de l’ONU au moment du bombardement américain de 1998. Signalons au passage qu’à l’époque, alors que l’attaque était imminente, les inspecteurs s’étaient repliés pour assurer leur propre sécurité, agissant sur recommandation du président Clinton…
Avant l’invasion de 2003, Hillary Clinton insistait sur le fait que l’Irak maintenait toujours un programme d’armes nucléaires en dépit d’un rapport détaillé de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de 1998 ainsi que d’autres études ultérieures stipulant que le programme nucléaire irakien avait été stoppé une décennie auparavant. On pourrait tout aussi bien mentionner ce rapport des agences de renseignement américaines de 2002 ne faisant aucune allusion à la reprise par l’Irak d’un éventuel programme nucléaire.
Pourtant, bien que le programme irakien d’armes chimiques et biologiques ait été arrêté depuis des années, Hillary insistait : pour elle, l’Irak avait reconstitué ses stocks d’armes chimiques. La durée de vie de ces équipements et l’embargo contre l’importation de matériaux interdits en vigueur depuis 1990 rendaient pourtant cette réalité impossible. Pas pour Hillary : « il est clair que Saddam continuera d’augmenter sa capacité de faire une guerre biologique et chimique et continuera de développer des armes nucléaires. »
A l’automne 2002, le sénateur Hillary Clinton discréditait ceux qui mettaient en cause les assertions de Donald Rumsfeld et de Dick Cheney sur les prétendues armes de destruction massives irakiennes. Pour elle, leur existence chez Saddam était « incontestée » et on ne pouvait « pas en douter ».
Dans le même esprit, en février 2005, Hillary qualifiait le célèbre discours de Colin Powell à l’ONU d’« irréfutable » (“compelling”) alors que de hauts responsables onusiens ainsi que des experts en armements démentaient les affirmations de Powell. Hillary insistait aussi sur le fait que Saddam ait « fourni de l’aide, le confort et le sanctuaire à des terroristes d’Al Qaida et autres » tandis qu’il était de notoriété publique qu’Oussama Ben Laden était l’ennemi idéologique et théocratique de "l’infidèle" Saddam. Sans parler du fait que la très officielle Commission sur le 11 septembre mentionnait plus tard dans son rapport qu’il n’y avait eu « aucune collaboration » entre Al Qaida et Saddam.
Le National Intelligence Estimate (rapport annuel des agences de renseignement nord-américaines) de 2003, en dépit de quelques erreurs, récusait lui aussi l’idée d’une collaboration opérationnellle entre l’Irak et Al Qaida tout en s’interrogeant sur les affirmations de Bush et Cie au sujet des armes de destruction massive irakiennes. Mais le sénateur Hillary Clinton n’a même pas pris le soin de lire ce rapport.
Maintenant, elle prétend que cela n’était pas nécessaire puisqu’elle avait été briefée sur le sujet. On se demande bien par qui, puisque, dans son équipe sénatoriale, personne n’était autorisé à lire ce document gardé au secret dans une salle à laquelle seuls les sénateurs avaient accès.
Pendant le débat au Sénat sur la résolution autorisant l’invasion de l’Irak, Hillary était le seul sénateur du Parti Démocrate à avoir accepté sans objections les arguments avancés par l’administration Bush sur les programmes d’armes chimiques, biologiques et nucléaires ainsi que sur les missiles longue-portée que Saddam était censé posséder. Et, bien sûr, Hillary a voté pour la guerre.
Après l’invasion, quand des manifestations pacifistes ont éclaté partout dans le pays, Hillary a aussi voté pour une résolution introduite par les Républicains. Au menu : le Sénat « applaudit et soutient les efforts et le leadership du Président dans le conflit contre l’Irak. »
Même après l’occupation de ce pays, quand il a été confirmé que Saddam n’avait ni armes de destruction massive ni liens avec Al Qaida, Hillary a continué de soutenir la guerre. Elle l’a notamment fait dans un discours au Council on Foreign Relations où elle a proclamé : « J’étais de ceux qui ont voté l’autorisation au Président Bush pour utiliser les forces militaires contre Saddam si nécessaire. Je continue à croire que ce vote affirmatif était le bon. Et j’y tiens. »
Hillary n’a jamais présenté ses excuses aux électeurs démocrates pour avoir soutenu la guerre de Bush. Encore aujourd’hui, elle refuse de promettre que, si elle est élue, les troupes américaines quitteront l’Irak avant la fin de son mandat en 2013.
Si elle est battue la semaine prochaine lors du premier caucus démocrate dans l’Etat de l’Iowa, comme cela est fort possible, deux raisons seront à l’origine de son échec : primo, tous les sondages la désignent comme la moins sympathique de tous les candidats démocrates à cause de sa réputation de femme froide et calculatrice (les personnes interrogées disent la respecter mais ne pas l’aimer). Secundo, parce que sa récente parodie d’opposante à la guerre en Irak est bien peu crédible.
Doug Ireland
juste pour corriger amicalement un des internaute sur "la peine de mort en amerique" : la peine de mort est soutenue par presque tous les americains, toute classe sociale confodue…l’amerique a une socirtee tres homogene des lors qu ’il s ’agit valeurs stupide…meme les noirs majoritairement victimes des erreurs judiciaires dont beaucoup les conduisent a la potence sont tres majoritairement pour la peine de mort. pour tout vous dire, meme le bandit assassin est pour la peine de mort qui pourtant le guette…allez savoir !!!!
Eh oui, hilary est bien pour la guerre contre l’iran au-nom de l’Aipac et d’israel…elle a d’ailleurs reaffirme l’option de guerre nucleaire si elle etait elue !!!