Pour le PAM, qui dépend des Nations Unies, la situation humanitaire et alimentaire dans la bande de Gaza, consécutive à l’attaque israélienne, est« épouvantable ».
Au dixième jour de l’attaque de l’armée israélienne, quelle est la situation humanitaire dans la Bande de Gaza ? Des témoignages d’humanitaires relayés par les médias européens commencent à montrer l’ampleur du drame que vivent les Gazaouis. Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence des Nations Unies chargée de lutter contre la faim dans le monde, n’échappe pas à la règle. Dès le vendredi 2 janvier, le PAM, qui est implanté à Gaza et fournit en temps normal une aide alimentaire à 265 000 personnes, qualifiait la situation humanitaire d’ « épouvantable ».
Le lundi 5 janvier, l’état des lieux ne s’est pas amélioré. Loin de là… Ainsi, selon Robin Lodge, porte-parole du PAM basé à Jérusalem et qui est en contact quotidien avec les équipes situées à Gaza, « depuis le 29 décembre et à cause des bombardements comme des combats au sol, nous n’avons pu distribuer de la nourriture qu’à 50 000 personnes sur les 265 000 que concerne notre programme. Nous disposons de plusieurs entrepôts où 2 000 tonnes de nourriture — essentiellement de la farine de blé — sont stockées mais en raison des mauvaises conditions de sécurité les transporteurs avec lesquels nous travaillons éprouvent de grandes difficultés à accéder aux entrepôts ainsi qu’à distribuer l’aide humanitaire ».
Face à l’aggravation de la situation humanitaire à Gaza qui, d’un point de vue alimentaire, se traduit par la disparition des produits de base des marchés, la fermeture des commerces à cause de la guerre et des boulangeries faute d’approvisionnement en farine de blé, le PAM organise depuis le 2 janvier une distribution d’urgence de pain aux Gazaouis les plus défavorisés. « Trois mille familles sont concernées à Beit Hanoun, au nord de Gaza, qui est très durement touché par les combats. Nous avons également livré sept tonnes de nourriture, surtout des biscuits nutritionnels, dans treize hôpitaux » précise Robin Lodge.
Enfin, selon les témoignages du personnel du PAM à Gaza qui ne dispose plus d’internet faute d’électricité pour les ordinateurs et que très partiellement d’un réseau de téléphonie mobile, la population vit cloîtrée chez elle dans une grande angoisse qui affecte notamment les enfants.
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