La « rue arabe » manifeste contre l’opération militaire israélienne à Gaza. Comme un symbole d’impuissance, selon Abed Charef, journaliste et écrivain algérien.
Impuissance pour les uns, indifférence pour les autres : le silence des pays arabes face à ce qui se préparait à Ghaza est aussi douloureux que le crime israélien lui-même. Ce silence est également révélateur d’un monde qui se montre, non seulement incapable d’influer sur le cours de sa propre histoire, mais se retrouve, désormais, dans l’incapacité de freiner sa propre dérive.
A Ghaza, le crime se préparait publiquement. Les Israéliens n’ont strictement rien caché. Il faut reconnaître qu’ils avaient bien préparé le terrain. L’embargo contre Ghaza avait fini par lasser les militants les plus opiniâtres, et le monde s’était détourné des malheurs des habitants de cette région du monde. Israël avait imposé cette image du palestinien assiégé, isolé, mis sous embargo, soumis à de multiples pressions et aux pires marchandages ; une image qui ne choquait plus personne, en fin de compte.
Cette victoire psychologique ouvrait aux Israéliens la possibilité de passer à une étape supérieure. Ils l’ont préparée de manière ouverte, ne maintenant le suspense que sur l’heure du crime. Ont-ils informé l’Egypte, comme le rapporte la presse israélienne, ou bien ont-ils gardé le secret, comme l’affirment les officiels égyptiens ? Toujours est-il que le doute ne sera jamais levé. D’une manière ou d’une autre, les Israéliens ont joué un sale tour à l’Egypte qui n’arrivera jamais à convaincre de sa bonne foi.
Mais est-ce important aujourd’hui ? Que ferait autrement cette Egypte ? Dénoncer peut-être. Menacer. Mais sa réaction n’irait guère plus loin, car c’est un pays qui a été non seulement défait, mais qui a accepté sa défaite. C’est le plus dur. Car une défaite peut être surmontée. Mais admettre la défaite pousse à la résignation, puis à une volonté d’accepter l’inacceptable. Parce que se rebeller constituerait une « aventure » incertaine.
Ceci ne concerne pas uniquement l’Egypte, mais c’est valable pour l’ensemble des pays arabes. Ceux-ci ont perdu toute capacité d’agir, de prendre l’initiative ou d’anticiper. Plus que leur silence, c’est donc leur impuissance, individuelle et collective, qui devient un handicap majeur.
Dans une telle situation, il ne sert plus à rien de faire la différence entre des peuples arabes, supposés solidaires et engagés, et des pouvoirs défaits, défaitistes, se résignant à accepter ce que leur imposent les autres. Cette ligne de démarcation ne tient plus. Les peuples eux-mêmes sont aujourd’hui défaits et la résignation commence à les gagner. D’autant plus que des forces autrement plus puissantes et mieux organisées agissent pour les maintenir en l’état, alors qu’eux-mêmes gardent, dans le meilleur des cas, des schémas de mobilisation et d’organisation d’un autre temps.
Les Palestiniens eux-mêmes n’ont pas échappé à cette descente aux enfers. Pris dans une spirale destructrice, ils se sont engagés dans une lutte absurde qui les a largement détournés du front principal, en fait, le seul. La veille du crime israélien, un dirigeant du Hamas se baladait à travers les chaînes de télévision du monde entier pour dénoncer les agissements des services spéciaux palestiniens ! Pendant que les vrais services de renseignements, ceux d’Israël, se frottaient les mains, en préparant leur agression, les dirigeants du Hamas et ceux du Fatah étaient pris dans une polémique dévastatrice.
Est-il opportun de remuer le couteau dans la plaie, en rappelant ces dérives dans des moments aussi dramatiques, alors que les Palestiniens ont d’abord besoin d’aide et de solidarité ? Peut-être pas. Personne ne met en cause la combativité des Palestiniens, la vitalité de leur jeunesse, la volonté de combattre qui anime ce peuple, encore moins l’esprit de sacrifice qui l’anime.
Mais en réalité, les Palestiniens se trouvent exactement dans la même situation que les pays arabes. Alors qu’ils présentent un capital de mobilisation exceptionnel, ils sont, eux aussi, réduits à l’impuissance, en raison des déficits politiques et d’organisation. Leurs dirigeants ne semblent plus en mesure de prendre la distance nécessaire pour discerner l’ennemi de l’allié, et de fixer des priorités. Le résultat obtenu est, en fin de compte, dérisoire face aux sacrifices consentis.
Silence arabe ? Complicité ? Indifférence ? Peut-être y a-t-il un mélange de tout cela, ce qui a facilité le crime israélien.
Les Palestiniens doivent, désormais, en tenir compte. C’est un élément de la lutte. Personne ne les appuiera. Ils doivent l’admettre, une fois pour toutes. Comme ils doivent admettre que l’unité nationale est une arme décisive de leur lutte, et non un slogan de propagande.
A lire ou relire sur Bakchich.info
J’entends depuis trois semaines, les médias occidentaux et arabes, critiquer violemment l’intervention israélienne dans la bande de Gaza. Les moyens utilisés par l’État hébreu contre les combattants du Hamas sont colossaux comparés aux simples roquettes utilisées par le groupe islamiste. En effet, l’utilisation de bombes au phosphore blanc dans la zone planétaire où la densité de la population est la plus élevée n’est certainement pas une solution, causant des brûlures injustifiables envers les populations civiles.
Au 19 janvier 2009, on comptabilisait environ 1300 morts palestiniens et 15 morts chez les soldats israéliens. Pour le Hamas, il s’agit pourtant une grande victoire contre l’oppresseur sioniste…
Là n’est pas notre propos et il ne s’agit nullement d’encourager des agissements tel que ceux perpétrés par Israël ; mais il s’agit d’un autre débat. Ainsi le Hamas voudrait nous faire croire que seuls 48 combattants ont trouvé la mort, les 1250 autres victimes ne seraient plus ou moins que des enfants et des femmes… Les termes de massacres et de génocide ont été employés nous renvoyant l’image d’une armée tuant et violant tout ce qui se trouvait sur son passage. Les mobilisations et les prises de positions, en France notamment, ont été tendu et parfois violentes envers la communauté juive.
La question que je me pose est celle-ci : Les personnes d’origine arabes vivant en France serait-il tous palestinien ? Et si non, pourquoi ne les entendons-nous jamais critiquer et manifester contre les exactions commises par des arabes contre des arabes ? Ou alors ne s’agirait-il que d’antisionisme primaire ?
Aux 1250 civils palestiniens massacrés (sic), par l’armée israélienne, il faudrait rapporter les :
300 000 civils kurdes et chiites massacrés par Saddam Hussein
200 000 civils algériens massacrés par des arabes durant les quinze dernières années.
20 000 civils syriens massacrés par les autorités du Hamas au pouvoir en 1983.
Pourquoi n’a-t-on jamais vu ni même entendu la moindre protestation des arabes contre ces crimes. Ni manifestation, ni slogans de paix. Et si ces gens finalement se moquaient de la Palestine mais ne prenait position que parce que Israël y joue un rôle ? Ne s’agirait-il alors encore qu’une énième preuve de l’antisémitisme d’une certaine partie de la population musulmane ?
Merci ABED CHAREF , pour cette analyse de la situation non seulement palestinienne , mais arabe d’une manière générale
La Palestine est rongée par les luttes intestinales entre Chefs et leaders chips depuis la nuit des temps , sinon le peuple palestinien est un peuple de braves et de héros et il l’a toujours démontré a travers l’histoire
Un pensé pour ceux qui sont morts et beaucoups d’espoir pour ceux qui restent
Merci
Que ferait autrement cette Egypte ?
Elle pourrait à tout le moins ouvrir sa frontière avec Gaza pour laisser fuir les civils et les ravitailler. Or, elle participe à leur anéantissement par la faim , la soif et le manque de traitement médical. Moubarrak est pire que Olmert