Dans une émission d’Arte "main basse sur l’info", huit journalistes bon teint s’en sont pris à l’essor de la presse internet. Bakchich leur répond.
Voir et entendre Elkabbach s’inquiéter de la crédibilité de la presse, c’est comme assister à une conférence de presse de Madoff , sur l’honnêteté. Pourtant on a vu ça la semaine dernière dans un Théma sur Arte, pompeusement intitulé « Main basse sur l’info ». On nous a régalés d’une rafale de témoignages, tous tenus par les réputés vertueuses stars de la profession. Sans un seul moment se poser la question : ne serait-il pas que, lassés par des Elkabbach, Leconte ou Jeambar, les consommateurs de médias vont chercher la vérité ailleurs. Ou bien nulle part parce qu’ils ont perdu la foi, devenus des athées de l’info.
Cette soirée où les marchands du souk, assis en rond et unanimes, ont célébré leur propre vertu, m’a donné l’impression d’être un recruteur chez les flics. Vous savez quand la police engage un faux monnayeur afin de connaître ses secrets ou encore un cambrioleur pour partager son intimité des serrures. Qui de mieux avisés que certains assassins du journalisme pour nous indiquer comment commettre le crime ? Sur Arte, qui est souvent une grande chaîne, il y a aussi des boutiques, des « franchises », comme on le dit pour les coiffeurs, pas très franches. Ainsi, Daniel Leconte est étalagiste-démonstrateur sur la chaîne franco-allemande. Patron d’une boîte de production « Doc en Stock », ce garçon semble avoir un bail à vie, qui l’autorise à nous saouler, à nos frais, de ses partisanes certitudes, entre autres contre le Net.
Car le vrai problème de la harde, qui se bat pour se maintenir à la tête de l’engeance journalistique, c’est Internet. Avant le web, ils étaient pénard, tous amis et transcourants, le continu comme l’alternatif. Mais voilà que, sur la Toile, des loustics viennent leur faire les cornes dans le dos en criant « Ouh ! Les menteurs ! ». Imaginez comme qu’ils n’aiment pas ça,. Donc la doxa, comme dirait un autre vertueux de la bande, BHL, est de flinguer Internet. Sauf les sites qui sont le wagon de queue accrochés aux « grands » journaux.
Un exemple : osez imaginer, dans l’esprit de ceux-là, cette vraie offense qu’est Bakchich.info ? Bakchich les fait vomir. Un certain Ted Anspach, dont on ignore tout, a aisément débusqué les sottises d’Internet. Facile puisque la masse d’infos qu’on trouve sur le web est tellement plus importante que ce que nous donne un édito du Figaro, pour rester dans la coiffure. Il y a donc du déchet, comme dans la patate. Et alors. Rendu méfiant par la lecture de la « grande presse », le lecteur est mûr pour faire son tri tout seul, sur le Net. Sans plus jamais être guidé par des Val, Elkabbach, Leconte ou Jeambar. Pour bien vous étalonner la vertu de ces deux derniers, sachez que ces grands amis des journalistes sont, depuis près de dix ans, les pionniers d’une campagne de désinformation qui vise à abattre Charles Enderlin, l’exemplaire et trop dérangeant correspondant de France 2 à Jérusalem… Ca vous donne tout de suite l’épaisseur de ces sépulcres blanchis, spécialistes de l’amour d’eux-mêmes et du tir dans le dos.
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