Les vieilles connaissances finissent toujours pas s’embrouiller. Mercredi 21 mai, Total et l’un de ses anciens intermédiaires, le pétulant André Guelfi, dit « Dédé la Sardine », règlent leurs comptes au tribunal de commerce de Paris. Avec un joli enjeu, deux milliards de dollars réclamés par le pauvre « Dédé » au géant pétrolier.
Si vous aimez les caricatures de Daumier et que l’exercice de la justice est une chose qui peut vous faire rire, ne loupez pas, ce mercredi 21 mai à 10h30, une audience qui risque d’être ultra rock. Le lever de rideau est prévu à 10h30, à la première chambre du tribunal de commerce de Paris. Et les retardataires auront tort. D’un côté, nous aurons l’inoxydable intermédiaire rescapé des réseaux Elf André Guelfi, que ses amis appellent affectueusement « Dédé la sardine », de l’autre une multinationale sans visage, le roi français du pétrole : Total. Guelfi, et ses potes du Comité Olympique Russe, réclament 2,5 milliards de dollars de dommages et intérêts à cette firme pétroleuse qui fait notre fierté (sauf en Birmanie). Mais pourquoi tout ce bel argent est-il en jeu ?
Dédé et ses copains sportifs du Comité ruskoff, estiment avoir été floués par Elf quand un projet d’exploitation de pétrole en ex-URSS est tombé en quenouille, au début des années 90. Traduit du Guelfi, ça donne ça : « Si ces cons de Elf avaient mené à bien le programme, eux et nous, serions milliardaires à ne savoir qu’en faire…. ».
C’est avec Loïk Le Floch-Prigent, l’ancien pédégé d’Elf, que Dédé et les Russes avaient signé un contrat. Puis, patatras, affaire Elf oblige, Le Floch est allé faire un tour à la prison de la Santé, et son successeur Philippe Jaffré a refusé d’honorer le contrat russo-Dédé.
C’est ce qu’affirme Guelfi en pleurant sur toutes ces thunes perdues. Et si Total apparaît maintenant comme adversaire du doyen des pilotes de F1, c’est que cette boîte a racheté Elf. Un détail qui ne vous aura pas plus échappé qu’à Jean-Marc Sylvestre.
Pour Emmanuel Rosenfeld, ancien énarque, devenu avocat, et conseiller de Total, le scénario est différent. Il plaide que Jaffré a apuré ses comptes avec l’entremetteur franco-russe et qu’il n’y a plus rien à voir. Quand Dédé argue d’un témoignage qu’il détient, celui de Geneviève Gomez, ancienne gouroute de Jaffré chez Elf, l’avocat donne son point de vue : Guelfi a sans doute trouvé de trop bons arguments pour convaincre Geneviève Gomez de témoigner ! Pas contente qu’on s’attaque à sa probité, la Geneviève a porté plainte en diffamation. Et toc. Une affaire dans l’affaire.
Dans un premier temps, au début de l’affaire, les juges du tribunal de commerce ont reçu la plainte de Dédé and co sans broncher. Puis les audiences se sont déroulées normalement. C’est le 14 avril que tout bascule. Subitement, les juges « consulaires » ne sont plus trois, comme avant, mais cinq. Sont venus s’ajouter le juge Jacques Homo et le vice-président du tribunal, Bernard Prugnat. Subitement, résultat d’une mêlée à cinq ? Le dossier coince, et le tribunal refuse d’entendre notre Geneviève Gomez qui sait tout.
Si à l’audience de ce mercredi, va y avoir spectacle, c’est autour de ce « refus d’instruire » qui serait opposé par le tribunal à Guelfi et à son conseil Jean-Michel Bargiarelli (mais Dédé ne provoque-t-il pas le tribunal en prenant un avocat qui a une odeur d’île de beauté ?). Par ailleurs, les esprits espiègles notent que Bernard Prugnat, le président parachuté dans cette affaire, est un ancien de Rhône-Poulenc pour partie propriété de Total. Et que le même Prugnat, ancien président d’une commission au CNPF – et qui a donné un passionnant entretien à la revue du « Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants » sur le thème « Le Goût du Service » – a été nommé juge consulaire au titre de l’Union des Industries Chimiques. Une organisation dans laquelle Total apporte la plus forte contribution. Même si le bon juge est un homme à la morale d’airain reconnue, sa présence dans un procès mettant Total en jeu est surprenante. Surprenante surtout pour l’ami « la Sardine » qui n’entend pas que ses milliards tournent en queue de poisson.
Deédé la sardine face à Total qui est responsable de la dernière marée noire arivée sur l’île d’Oléron et l’île de ré. Apparemment la fuite de fuel lourd serait du à une canalisation rouillée, alors que Total, avec tous les bénefs annuels qu’elle fait, n’est pas capable d’assurer la maintenance correcte de la raffinerie de Donges (44) qui est la deuxième raffinerie en france…
C’est fou, alors que André Guelfi réclame deux milliards de dollars à Total, même s’il est l’ancien intermédiaire d’Elf, çà ne pourrait que faire les pieds à Total qui pollue les côtes en France et est implantée en Birmanie en soutenant, de fait la junte militaire… !
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