Des adultes qui intellectualisent le juste dégoût que leur procure la société, des jeunes hommes et des jeunes femmes qui critiquent le monde dans une radicalité pacifique, des êtres qui décident de vivre selon leurs idéaux, voilà ceux que la justice politisée du régime a décidé de construire en coupables par avance.
Une affaire obscure de dégradation de caténaires de TGV, dont chacun ne peut qu’admettre qu’elle ne pouvait causer aucun autre trouble que celui d’endommager quelques pantographes de trains, sans jamais risquer la vie de quiconque, voilà ce que la justice aux ordres de la ministre de l’Intérieur a eu le ridicule de qualifier de terrorisme.
Il s’agissait d’inquiéter le pays en créant de toutes pièces et avec des grosses ficelles un ennemi politique imaginaire, « l’ultra gauche », reformulation contemporaine du bolchevique rouge vif au couteau entre les dents, lequel allait s’en prendre à vous, braves et honnêtes gens de France.
Mais pour faire exister un ennemi qui n’existe pas, il fallait impressionner l’opinion en accusant a priori et à tort Julien Coupat et ses amis, en déployant des moyens de police démesurés pour prouver ce qui n’a pas pu être prouvé. Il fallait surtout trouver des juges soumis au pouvoir et dociles comme des agneaux qui acceptent de commettre la plus grave des injustices, la plus grossière des forfaitures : incarcérer sans preuve ces jeunes gens qu’ils savaient innocents.
Monter un dossier judiciaire de toutes pièces avec des abus procéduraux en tous genres à la clef, pour pouvoir faire de la politicaillerie à la petite semaine, voilà ce dont est capable le régime sarkozyste.
La porte est maintenant ouverte aux manipulations judiciaires les plus dangereuses, parce qu’arbitraires, surtout depuis que le pouvoir a pris possession du troisième pouvoir, en organisant la soumission méthodique des juges. Des citoyens innocents pourront être jetés en prison pour permettre au pouvoir de faire ses démonstrations politiques. La confusion entre la justice et la politique est un danger que ce régime fait courir à la République.
Julien Coupat, le romantique de Tarnac, coupable de ce qu’il pensait et de ce qu’il avait dans la tête, plutôt que de ce qu’il a fait, symbolise désormais la victime des abus judiciaires du régime.
Maintenant qu’il est enfin libre, et que la justice a relâché ce prétendu dangereux terroriste, il va falloir que la ministre de l’Intérieur s’explique sérieusement sur la manipulation à laquelle elle a honteusement prêté sa main, et qui a conduit à priver de liberté ces jeunes gens.
Sept mois de prison infligés à un innocent pour faire monter une sauce politicienne au goût infect, dans n’importe quel pays démocratique cela vaut une démission.
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Peut-être que cet homme ne se sentait pas compétent pour choisir et s’est abstenu comme bon nombre auraient dû faire.
Peut-être qu’il est poussé par un lobby et c’est plus grave.
Peut-être qu’il est pour Hadopi et qu’il ne voulait pas voter contre comme un mouton parce que son parti le faisait.
Une seule chose est sure : ce n’est pas parce qu’un mec vote non à Hadopi (ou s’abstient) que ses autres avis doivent être dénigrés.
S’abstenir au vote de la loi Hadopi c’était de la salubrité publique. Les artistes qui se sont lamentablement mouillé pour la défendre n’ont même pas compris qu’on a prévu de leur allouer quelques grammes, en préservant surtout les quintaux des fournisseurs d’accès et les tonnes des marchands (producteurs) …
Protéger la création artistique et la propriété intellectuelle, oui. Mais pas n’importe comment ! Ce combat de la propriété intellectuelle a d’autres visages : en recherche médicale (avec la propriété des mollécules qui condamne le tiers monde) en recherche agronomique (avec les OGM qui interdisent la reproduction des semences).