Gérard Royal, vraie victime du « complot anti-Ségo ».
Ségolène Royal est-elle dans le collimateur de quelques officines barbouzardes bien décidées à l’abattre avant même que la campagne présidentielle ne commence ? C’est ce qu’elle a tout de suite laissé entendre lorsque a resurgi la polémique autour de la participation de son frère Gérard à la destruction du « Rainbow Warrior » dans la baie d’Auckland, il y a maintenant vingt et un ans. Et de s’interroger sur cette « peau de banane » glissée sous ses escarpins de campagne.
La posture de blanche colombe victime des affreux machos de la politique prêts à tous les coups bas, lui va, il est vrai, comme un gant. Mais pour cette fois c’est raté.
D’abord, le rôle du frérot dans l’opération Satanic contre le « Rainbow Warrior » reparaît après une déclaration à l’emporte-pièce d’Antoine Royal, un autre des frères de Ségo en mal de notoriété. Contrairement à ce qu’il affirme dans Le Parisien d’ailleurs, Gérard n’était pas agent secret en poste en Asie et sa mission n’était pas de poser la bombe. En juillet 1985, Gérard Royal était affecté à la base des nageurs de combat de la DGSE à Aspretto (Corse). À ce titre il a effectivement participer au coulage du navire de Greenpeace. Sous la fausse identité de François-Regis Verlet, comme l’a révélé Le Nouvel Observateur, Royal, arrivé en Nouvelle-Zélande via Tokyo, était chargé de récupérer les deux autres plongeurs après qu’ils ont placé la bombe. Puis de les conduire en zodiac sur la côte néo-zélandaise, où ils devaient être pris en charge par le chef d’équipe. Mission accomplie, Royal s’était rapatrié illico vers Tahiti. Et avait reprit son honnête carrière qu’il terminera en tant que chef de la base des nageurs de combat de Quélern (Finistère). Il y a quelques années, il s’est reconverti dans ce que l’on appelle poliment « l’intelligence économique ». Un drôle de métier qui consiste à faire des dossiers à charge contre des dirigeants de toute sorte à la demande de leurs ennemis ou concurrents.
Ce couac familial interne aux Royal, n’a d’ailleurs pas été exploité par les concurrents de Ségolène dans la course à l’Elysée. En revanche, la polémique a été très alimentée par d’anciens cadres des Services aujourd’hui en poste dans les officines d’intelligence économique. Bref les concurrents de Gérard Royal ! Et ce aux fins de l’éliminer du très juteux marché de l’espionnage privé…
Depuis quelques mois en effet, profitant des bons sondages de sa sœur, Gérard Royal, qui jusqu’ici tirait plutôt le diable par la queue, a vu son carnet de commandeS se remplir. « Ses nouveaux clients croyaient trouver là là une opportunité de se mettre bien avec une peut-être future présidente de la République », assure le dirigeant d’un cabinet privé. Un brin jaloux, les concurrents de « Gégé » ont allègrement daubé sur Royal auprès de leur clientèle en rappelant son rôle dans l’opération la plus désastreuse de l’histoire des services secrets français. Sous-entendu : « si vous travaillez avec lui, vous prenez le risque de voir les missions que vous lui confiez étalées sur la place publique si l’affaire du Rainbow Warrior resurgit ». Sacrée contre-pub dans un petit monde, où la discrétion est la clé pour décrocher des contrats !