Les membres du comité de soutien à Raphaël Mensah, français d’origine togolaise victime d’une agression raciste en Belgique, ont organisé hier une manifestation devant l’ambassade belge à Paris.
« Nous sommes extrêmement surpris de cette non mobilisation. Mon frère tabassé, laissé pour mort, toujours hospitalisé sortant à peine du coma, ça n’intéresse personne. Pourquoi ? D’autres mobilisent des milliers de personnes, une affabulatrice provoque la réaction du Premier ministre lui-même - référence à l’affaire du RER D ndrl - mais mon frère qui a subi une vraie agression raciste peut mourir à l’hôpital dans l’indifférence. Pourquoi ? » s’est indigné John Blivi, frère de la victime. L’incompréhension règne parmi les membres présents lors de cette manifestation : ils sont à peine une cinquantaine.
Raphaël Mensah, Français d’origine togolaise, 50 ans, employé d’une association de Gospel, rentrait chez lui dans la nuit du 6 au 7 mai dans les rue de Bruges lorsqu’il fut pris à partie par cinq jeunes munis de battes de base ball. Passé à tabac, il est laissé pour mort. Hospitalisé, ce n’est que ces derniers jours qu’il est sorti du coma selon ses proches.
« En tant que citoyens français, nous avons le sentiment que cette agression raciste ne suscite qu’indifférence, affirme le président du comité de soutien. Pas de réaction de la part des autorités françaises qui n’ont même pas cherché à prendre contact avec la famille de Raphaël et qui ne se sont pas non plus rapprochées des autorités belges ». Les agresseurs ont reconnu les faits, mais bénéficient de soutiens juridiques très efficaces alors que la victime et leurs proches se sentent abandonnés.
« Ils ont le concours d’un avocat de renom spécialisé sur ces questions, ils ont le soutien des partis d’extrême droite : il se pourrait qu’ils soient libérés dans les prochains jours. Alors que nous sommes laissés à nous mêmes. Le Parisien a parlé de nous et puis plus rien. Aucun soutien, aucune mobilisation, les autorités françaises sont sourdes et le consul de Belgique ne s’est même pas déplacé ».