Maire de Coulommiers depuis 14 ans mais condamné par la justice, Guy Drut ne se représentera pas. Son remplaçant, le candidat UMP et dépanneur Franck Riester a de son côté failli perdre son agrément…
Il en est pour qui l’année 2008 commence bien. Quand bien même ce sont des élus UMP, le gentil parti présidentiel qui voit son fer de lance, sa majesté Sarko Ier dévisser dans les sondages. Et parmi ces nouveaux ravis de l’année, le jeunot Frank Riester remporte la palme de pupille de la Sarkozie. D’abord, comme notre bon chef d’État, le petit gars de 34 ans a fait sa place au détriment d’un pur produit chiraquien, Guy Drut. Légèrement condamné par la justice dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris en octobre 2005, puis franchement amnistié par Chirac, l’ancien champion olympique du 110 mètres haies a renoncé devant l’obstacle en juin 2007 et ne s’est pas présenté à la députation. Ce pur produit chiraquien a préféré laisser la place au très sarkozyste Riester et a cédé son fauteuil de parlementaire de Seine-et-Marne l’année dernière. En faisant du blondinet Franck l’un des plus jeunes députés de l’hémicycle. Sympa.
Ensuite, Drut a décidé de ne pas conduire la bataille des municipales à Coulommiers, dont il est maire depuis 1992. Bon gré mal gré, il a choisi les élections de mars prochain pour définitivement lâcher la bride de Riester, qui se présentera sous la fière bannière de l’UMP. Se faire une place si jeune à la force du poignet, qui plus est au détriment d’un chiraquien, voilà qui ne peut qu’inspirer la sympathie en haut lieu.
Le groupe UMP à l’Assemblée l’a ainsi pris à la bonne. Surtout le patron l’inénarrable Jean-François Copé. L’ami avocat d’affaire lui a refourgué un boulot tout ce qu’il y a de plus médiatique : « une mission de coordination sur le dossier de la réforme de l’audiovisuel public, récemment annoncée par le président de la République ». Avec tout le service public qui braille après les déclarations de Sarkozy sur la suppression de la pub, en voilà une belle preuve de confiance. Qui justifie, a posteriori, la bienveillance de la préfecture de la Seine et Marne pour ce fils de Coulommiers.
Dans la cité du fromage, Franck Riester est connu comme le loup blanc. Notamment des services de police. Non que le toujours premier adjoint au maire soit un jeune sauvageon, mais le garçon possède un garage ; dont il n’a pas abandonné la gestion, « pour garder prise avec la vie réelle » a-t-il proclamé sur son blog de Rue89. Et ledit garage, pourtant agréé par la préfecture de Seine-et-Marne, en tant que « dépanneur » – en gros l’aider à déplacer les voitures lors d’accident ou tout simplement d’enlèvement de voitures – ne répond guère aux attentes de la flicaille.
« Ce prestataire de service n’a pas assuré ses obligations à 26 reprises (recensées sur la main courante informatisée du service) », notent même les poulets de la sécurité publique de Coulommiers, le 8 novembre 2006, dans un rapport transmis au bureau de la sécurité routière du département. Avant d’enfoncer le clou. « Il est évident que le service rendu par le garage Riester n’est pas conforme au cahier des charges imposé par l’agrément ». Sagement, la préfecture n’a pas suivi l’avis de ses ouailles et laissé au garage Riester son agrément. L’avenir lui a donné raison. On n’embête pas une pupille de la Sarkozie…