Elections américaines : les tontons flingueurs sont au bord du nervous breakdown. Le fantôme de Michel Audiard est de retour
Qu’est-ce qui t’arrive Fernand ? T’as l’air aussi malheureux qu’un trader enchristé par la brigade financière…
Je déprime, Raoul, je déprime. Je cauchemarde, même. Je supporte plus la radio, la télé et les canards.
Pourquoi, on a dézingué tous les chroniqueurs hippiques ? Tu peux plus faire ton tiercé ?
T’es toujours aussi con Raoul. Tu vois pas pourquoi, dis, toi qui te prends pour un champion de la gamberge ? Je vais t’le dire, moi. Ouvre bien tes esgourdes : Y en a plus que pour les States. Matin, midi et soir. Les States, les States, les States ! Numéros spéciaux par ci, émissions spéciales par là. C’est pas compliqué, on croirait que rien existe plus en dehors des Amerloques et de leurs élections. Une véritable Occup’ des cerveaux, comme à l’époque où le Boche paradait sur les grands boulevards. Sauf que là, ce qu’ils colonisent, les cow-boys, c’est ma sérénité, ma joie de vivre. Même qu’on voudrait pas, on est rencardé sur tout leur tintouin, tout le temps. On a plus une minute à nous. On becte avec eux, on pionce avec eux, bientôt on ira même aux cagoinces avec eux,. Je n’en peux plus Raoul. Tu peux me dire ce que j’en ai à battre, moi de combien Sarah Palin elle allonge pour ses dentelles et avoir l’air moins tarte à la téloche ?Tu crois pas qu’y a plus intéressant ?
Moi, je la trouve gironde, la Sarah, je serai pas contre une visite guidée de ses roberts et de son valseur.
T’as toujours eu des perversions, Raoul. A croire que t’es un intellectuel ou un militant centriste. Puis tu te fais des illusions…. Laisse moi t’affranchir : la Palin, tu lui approches la main de la boite à malices et tu te retrouves avec des bastos pour chasser le grizzly un peu partout dans ta belle tronche de vainqueur.
Bah quand même, Fernand, c’est important, ces élections. Même pour un gonze comme toi qui donne plutôt dans la fabrications de tracteurs à Montauban, tu peux pas faire l’impasse… T’auras beau dire, entre Mc Cain ou Obama, entre le couturé ancien combattant ou le chanteur de charme façon Platters , y sont quand même en train de choisir le maitre du monde, les ricains. Et donc de ta PME…
C’est pas une raison. Déjà qu’avec leur crise financière, les hommes de notre réputation, on nous fait plus crédit et qu’on va bientôt être obligé d’aller chercher le grisbi avec un flingue en pogne comme n’importe quel julôt casse-croute qui veut offrir des diams à sa gonzesse, si en plus y faut suivre les péripéties de ces messieurs dames, moi je déclare forfait. Et puis, maitres du monde mon cul. C’est plus des banques qu’ils ont, ces branquignols, c’est des passoires. Sans compter que tes champions, là , y sont en guerre un peu partout et qu’un peut partout, ils se prennent des raclées. Et des sévères. T’as la mémoire courte, Raoul. Quand ils sont arrivés en Irak, façon cador, ils sont tombés sur plus furieux qu’eux dans le genre énervés de la gâchette. Résultat, tes superman, ils osent même plus sortir de leur zone verte. C’est plus Bagdad, c’est Fort Alamo. Et je t’évoque même pas l’Afghanistan : la Bérézina, à côté, c’était une gentille promenade de santé pour scouts binoclards.
T’es un hyperbolique, Fernand. Un hyperbolique et un hypocondriaque. Tu devrais consulter.
Voilà, les gros mots, maintenant. Dis tout de suite que je vire maboul. Tu crois pas que c’est un peu écran de fumée, ces élections ? Tous les caves de France et de Navarre regardent le spectacle made in USA et pendant ce temps-là, les mômes se pendent dans les mitards, les sdf clabotent dans les jardins publics, on te baisse à 3% les intérêts sur tes éconocroques du livret A et cerise sur le gâteau,les instits pourront plus acheter leur sous-pull acrylique à la camif pasqu’y a plus de camif.
Tu me files les flubbes, Fernand. J’ai l’impression que t’es de gauche, tout d’un coup.
Va savoir, avec leur Maison Blanche, ces cons-là, ils me font perdre le sens commun. Heureusement que ça s’arrête le 4 novembre, parce que je sens bien que j’ai plus toute ma tête. Moi, de gauche…On est en pleine science-fiction, mon pauvre Raoul….
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