Ah, il était en forme Dominique de Villepin, hier matin, sur France Inter. On hésite… avait-il mangé du lion ou du requin ? Probablement un peu des deux pour être certain de manger tout cru, Nicolas Sarkozy. En toute amitié, bien sûr ! Et à l’Élysée, ils ont dû adorer…
Que ce soit sur le plan de relance ou le travail du dimanche, la réforme de l’audiovisuel et les déficits publics, la discrimination positive ou la politique étrangère, Nicolas Sarkozy a eu le droit une petite pique. Et bien envoyée, en plus… Exemple sur le risque de crise : « J’ai souvent discuté de ces questions avec Nicolas Sarkozy », lance crânement Villepin. Sous-entendu : entre nous, c’est tellement facile de discuter !
Et l’ex-Premier ministre d’ajouter : « Il a toujours eu une conviction profonde qui est que quand ça va très mal, le risque social est moins grand. Moi je n’ai jamais partagé cette analyse ». Et paf ! Au tapis, l’ami. Et histoire d’en remettre une petite couche : « Au-delà de sa gestion de crise qui a montrée qu’elle était capable d’efficacité, (…) il faut aller beaucoup plus loin ». En bref, professeur Villepin aimerait mettre à l’étudiant Sarko, un zéro pointé : « Il faut sortir de la confusion des projets, de la confusion des initiatives ».
Pour le coup, le message de Villepin est loin d’être confus : Sarko, il veut se le faire. Sarko, il va se le faire. Surtout qu’entre les deux hommes qui ne s’aimaient déjà pas beaucoup, il y a comme une petite tension née de l’affaire Clearstream. Mais comme l’a dit Dom’ à France Inter : « L’affaire ne pèse en rien sur les positons et le discours politique qui est le mien ». C’est fou : on n’en croit pas un mot !
On aurait même tendance à penser que ce dossier le pousse à aller jusqu’au bout… « Ce serait une immense erreur de retenir ses critiques. C’est rendre service au président. Sûrement pas assez de voix dans notre majorité sont capables de s’exprimer et d’être entendues ». Alors, Villepin, opposant numéro 1 à Sarko ? En tout cas, Dominique y croit ! Sûr de son destin, à l’écouter. Sauf que l’ex-Premier ministre a quand même des réseaux très clairsemés. Et que ça change beaucoup de choses en politique. Surtout quand votre « meilleur ennemi » est président de la République.