Peu de temps après avoir notifié (crânement) à celles et ceux qui travaillent plus pour gagner le salaire minimum interprofessionnel de croissance que l’heure était venue, enfin, d’une plus juste répartition des richesses (et que les possédants auraient un opulent paquet fiscal cependant que les indigents n’auraient que dalle), Nicolas Sarkozy, on se le rappelle, s’augmenta le salaire de 172 %.
Constatant que cela, qui aurait dû jeter dans les rues des millions de Français ulcérés, ne suscitait guère que de minuscules irritations (vite éclipsées par la nouvelle que l’autogmenteur avait paru à Disneyland au bras d’une proche amie), le chef de l’Etat français, jugeant probablement qu’il aurait tort de se gêner (vu que, ma bonne Arlette, plus c’est gros, plus ça passe), a refait le même coup.
Non content que son émolument ait cru dans des proportions bibendiques, il s’est voté, on le découvre ces jours-ci, une rallonge de son « argent de poche », dont le montant annuel a gonflé de 29 %, passant de 101 125 à 130 638 euros.
Pour le dire autrement : Nicolas Sarkozy dispose tous les mois, pour son divertissement, et en sus de son revenu autogmenté, d’une somme dix fois supérieure aux gages (bruts) d’un smicard – et c’est dans ce climat de folle munificence que l’un de ses collaborateurs, du nom de Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, se prononce, hier, contre les « coups de pouce » au SMIC, au motif (épatant) qu’ils contribueraient à « tirer les salaires vers le bas ». Et que Laurent Wauquiez proclame que « ces coups de pouce (aboutissent) à scotcher tout le monde au niveau du SMIC ».
Laurent Wauquiez, on le soupçonne, doit avoir ici des raisons que la raison ignore, mais il n’est pas douteux que le contribuable, suivant son raisonnement, exigera bientôt l’abolition de l’argent de poche du chef de l’Etat – car il serait dommage qu’à se donner à lui-même trop de coups de pouce, Nicolas Sarkozy finisse par se tirer le traitement vers le bas.