Le laboratoire Servier a obtenu la condamnation de l’éditeur de « Mediator 150 mg, combien de morts ? ». Une victoire à la Pyrrhus pour le labo.
Dans la bataille qui oppose le puissant laboratoire Servier à la toute jeune maison d’édition Dilogues.fr qui a publié début juin Meditor 150 mg, Combien de morts ? - un livre-témoignage d’une pneumologue contre cet antidiabétique fréquemment utilisé comme coupe-faim - le premier a incontestablement remporté une victoire.
Le tribunal de grande instance de Brest a en effet condamné le 7 juin dernier l’éditeur à modifier sa couverture en raison du sous-titre « Combien de morts » au motif qu’il porterait gravement préjudice au laboratoire. Un coup dur pour la maison d’édition obligée de rappeler les quelques 5000 exemplaires déjà en librairie depuis le 3 juin.
« C’est proprement ahurissant », s’insurge aujourd’hui l’éditeur Charles Kermarec qui s’interroge sur la nature du préjudice « dans la mesure où ce médicament a été retiré de la vente ». Après une série d’études médicales, dont celle de l’auteur Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, montrant les importants risques liés à la prise du Mediator - hypertension pulmonaire, atteinte des valves cardiaques, l’Afssaps a suspendu la commercialisation du Mediator.
Une interdiction obtenue de haute lutte tant les intérêts croisés du monde médical, des hautes instances sanitaires et du laboratoire étaient prégnants autour d’un médicament prescrit l’an dernier à 300 000 personnes, raconte dans le détail le livre d’Irène Frachon.
Dans son jugement, le TGI estime – curieusement – que dans le cas où le médicament serait remis sur le marché – ce qui a bien peu de chance d’arriver, la France étant l’un des derniers pays à l’avoir interdit - « le dénigrement provoqué par la mention litigieuse se révélerait grandement source de discrédit ». « On est dans du putatif, de la science-fiction, c’est un déni absolu de la notion de droit », s’agace Charles Kermarec.
Victoire à la Pyrrhus pour Servier ? La condamnation du TGI de Brest a, en tout cas, déclenché l’ire des professionnels de l’édition qui ont lancé une pétition de soutien pour défendre leur confrère en dénonçant « Un jugement qui aurait fait sourire le collège de pataphysique », ont feint de s’amuser la trentaine d’éditeurs signataires (Actes Sud, Grasset, Fayard, le Seuil…)« le juge estime que Dialogues.fr aurait dû sous-titrer ce livre ’Benfluorex, combien de valvulopathies ?’ et non pas ’Mediator, combien de morts ?’… On marche sur la tête ».
Plutôt que de rappeler ses exemplaires et de les envoyer au pilon, le fondateur des éditions Dialogues.fr, qui a fait appel, a choisit d’apposer un sticker « sous-titre censuré ». Des plus vendeurs. Et a réimprimé 6000 nouveaux exemplaires.
Morale de l’histoire : Issu d’une petite maison d’édition brestoise, portant un titre barbare, voilà un livre qui aurait pu passer injustement inaperçu. Bien malgré lui, sans doute, le laboratoire Servier lui a offert ces dernières semaines une bien belle publicité.
Boycottons les laboratoires voyous ! La commission de Bruxelles enquête sur SERVIER pour entente illicite avec des laboratoires de génériques pour empêcher la mise sur le marché de médicaments SERVIER ! Voir www.celtipharm.com/…/SERVIER-DANS-LE-COLLIMATEUR-DE-LA-COMMISSION-EUROP.aspx.
SERVIER se vante d’être le 2ème laboratoire français : quelle honte pour la France d’avoir un laboratoire voyou en 2ème position !!!
Et bien on ne va pas censurer cet article ci-dessous alors, article qui a le mérite d’être une vision de l’intérieur de Servier (certes en 2005) :
http://www.cpolitic.com/cblog/2007/11/20/laboratoire-servier-la-honte-de-lindustrie-pharmaceutique-francaise/
Des faits confirmés par certains intervenants récents dans les commentaires.
Ah ça donne envie de travailler pour un labo 100% français ! Quelle honte.