Sur Internet des sbires inaccessibles flinguent à coup de mensonges William Bourdon, défenseur d’associations dans l’affaire des biens mal acquis.
Pour l’avocat qui s’attaque à des affaires d’État, le mieux est de vivre habillé de Kevlar. Une étoffe moderne très efficace contre les flèches empoisonnées de la calomnie.
Actuellement, la cible préférée d’un petit groupe de barbouzes, c’est William Bourdon, avocat qui honore le barreau de Paris. À part défendre Bakchich, qu’a donc fait Bourdon pour être un Salengro en robe noire ? Il a porté devant des juges français les cas de ces familles qui règnent sur trois pays d’Afrique : Gabon, Congo et Guinée équatoriale. Les Omar Bongo, Sassou Nguesso et Obiang Nguema ont, selon les associations [1] que représente Me Bourdon, pillé le pays pour investir un peu de leurs rapines en France. Comme vous des étiquettes de camembert, ces reîtres collectionnent dans l’Hexagone immeubles et hôtels particuliers.
Triomphant de la France-à-fric, la justice vient d’autoriser un magistrat instructeur à mettre son nez dans ce trésor délocalisé. Le boomerang n’a pas tardé à lui revenir en pleine poire. Sur Internet, qui peut être le pire des mots, des sbires inaccessibles flinguent Bourdon à coup de mensonges. Le voilà à la fois, même si c’est paradoxal, décrit comme « agent libyen » et crypto-membre de la CIA. Conseillons à ceux-là de penser aussi à l’incrimination de simonie, de pédophilie ou de géronticide.
Mêlé à ces cracheurs, on est surpris de trouver Pierre Péan. La fraternité avec Sassou Nguesso, le patron de la franc-maçonnerie en Afrique, ayant ses limites, Péan reproche à Bourdon d’avoir défendu Kagamé, « génocidaire » et président du Rwanda. Et alors ? Vergès, résistant à Londres en 1940, a bien défendu le nazi Barbie ! Hagiographe de Mitterrand, qu’il n’a jamais décrit en train de manier la guillotine en Algérie, chantre de Chirac, sans compte japonais et si honnête, Péan, contre Bourdon, livre là un combat de trop.
A lire sur Bakchich.info :
[1] Transparency International, Survie
Taoufik Ben Brik, dans le Nouvel Obs, est suivi à la trace par un certain "Le Pédagogue", commentateur anonyme, nuisible, et très persistant. C’est le cas de tous les dénonciateurs d’être eux-mêmes dénoncés. C’est le cas de tous les avocats intègres d’être victimes d’attaques ad hominem (pour les avocats non-intègres, d’autres moyens sont disponibles).
Quant à Péan. Ayant pris parti dans le drame Rwandais plus qu’il n’était nécessaire pour défendre son point de vue et son métier, Péan s’est retrouvé délégitimisé de diverses manières. Apparemment - et sur ce point je ne lui lancerai pas la pierre - il a choisi aujourd’hui de mettre ses talents non plus au service de son point de vue personnel (ce qui l’avait fort désservi) mais au service de la République, celle du moment, celle de la Sarkofrançafrique. Pourvu que cela ne lui nuise pas - il a mérité, à force, qu’on le laisse tranquille - car il est à peu près certain pour autant que cela n’aidera pas.