Le procès intenté par SOS racisme à Pierre Péan et son éditeur Fayard pour incitation à la discrimination et à la haine raciale a donné lieu à de surprenants témoignages et à de choquantes réactions, que Bakchich a reflétées de manière parfois caricaturale. Pendant le premier des trois jours d’audience de la XVII ème chambre, le tribunal et le nombreux public assistèrent à un déballage > surréaliste à propos de la "culture du mensonge" prêtée par Péan aux Tutsis, et cause, selon lui, d’une gigantesque manipulation de l’opinion française et internationale sur le drame rwandais.
Pour Péan, qui se targue de ne jamais s’être rendu au Rwanda, il y aurait une exception Tutsie. De par son éducation, ses traditions, cette population aurait une propension exceptionnelle à masquer, dénaturer la vérité. A l’appui de cette vision, la défense fit déposer Antoine Nyetera, un Tutsi prétendant descendre de la famille royale rwandaise, qui expliqua comment le mensonge était la base de l’éducation au sein de la dite famille, car il fallait coûte que coûte accréditer l’origine divine (descendu du ciel) de l’ancêtre fondateur de la dynastie. La défense de Péan n’est toutefois pas parvenue à clarifier la prétendue spécificité de la culture Tutsie, en quoi se démarquerait-elle d’autres traditions, africaines, européennes, asiatiques où parfois la politesse élémentaire interdit de dire non à un interlocuteur.
Quant à la Crète, (Tous les crétois sont menteurs, c’est un crétois qui le dit…) mystère . En revanche, la partie civile n’a pas eu grand mal à éclairer la crédibilité très discutable des sources citées par Péan à l’appui de sa thèse : En particulier Paul Dresse, présenté par Péan comme « un ancien agent territorial utilisant le langage colonial de l’époque » et « faisant partie des premiers Européens qui ont eu un contact prolongé avec les Tutsis ». Faux. Cet aristocrate belge né en 1902, a effectué un seul et bref voyage touristique au Rwanda, à la suite duquel il a publié en 1940 une « petite étude historique » aux relents racistes manifestes appelée « Le Rwanda, d’aujourd’hui », préfacée par Pierre Daye, député du parti fasciste belge, le mouvement Rexiste. C’est de cet opuscule que sort l’une des phrases visée par la plainte de SOS racisme ; « …c’est ce qui fait de cette race [les Tutsi] l’une des plus menteuses qui soient sous le soleil ».
Sans accumuler les citations, il apparait que Péan s’est laissé influencer par les convictions primaires de Dresse et de quelques autres, dont voici un exemple tiré du même ouvrage : « Durant de longs siècles, les voûtes de feuillage ont abrité sinon des hommes, du moins des humains : ces petits êtres malicieux qu’on nomme pygmées ou négrilles » : Si la propension au mensonge était une particularité Tutsi, faut-il en déduire que les programmes politiques des partis de nos vieilles démocraties seraient sous l’influence de la culture Tutsie ? Le gouvernement français et ses experts qui affirment en 1986 que le nuage de Tchernobyl ne survole pas l’hexagone, imprégné de culture Tutsie ? Quant aux multiples régimes totalitaires qui sévissent sur cette planète, et qui reposent tous sur des formes plus ou moins élaborées de contre-vérités tentant de faire croire aux citoyens que leurs dirigeants oeuvrent pour le bien commun, ils seraient des tenants de la culture Tutsie ? Qu’écrirait Péan sur le créationnisme, croyance que Sarah Palin, candidate républicaine à la vice-présidence des Etats-Unis, veut imposer dans l’éducation des petits américains, d’abord en parallèle, puis en remplacement du "diabolique" darwinisme ?
Ces débats sur le mensonge pourraient prêter à sourire. Telle n’était pas du tout l’atmosphère de la salle d’audience où des Rwandais des deux camps, dans un silence pesant, écoutaient sous tension les témoins évoquer des bribes du drame qui a ravagé leur pays. Plus de 800.000 tués Tutsis (et Hutus modérés) en 100 jours, le dernier génocide du XXème siècle a, par une efficace mobilisation de masse, battu un record de vitesse. Pour mobiliser les futurs exécutants de ces atrocités, les « médias de la haine », notamment la « radio des mille collines » ont été déterminants. Pendant des années, ils ont chauffé l’opinion, en martelant contre les Tutsis l’argumentaire simpliste recyclé par Péan, avec un décalage de 11ans. Insupportable pour les victimes et leurs proches. S.O.S racisme a voulu le faire entendre, la 17 ème chambre rendra son délibéré le 7 novembre.
Juste une question à tous les donneurs de leçons qui ont l’indignation sélective et la bonne conscience en bandoulière.
Qui a écrit le 23 Mai 1919 à sa mère :
« Et au milieu de tout cela, d’innombrables […] détestés à mort de toutes les classes de la société, tous enrichis par la guerre dont ils ont profité sur le dos des Russes, des boches et des Polonais, et assez disposés à une révolution sociale où ils recueillaient beaucoup d’argent en échange de quelques mauvais coups. »
Le substantif qui suit innombrables a été enlevé par l’éditeur mais tout le monde a compris. Le substantif était de toute évidence "youpins", "youtres" ou quelque chose d’aussi délicat…
Adolph Hitler ?
Charles Maurras ?
Non c’est Charles de Gaulle et c’est dans Lettres, notes et carnets, éd. Plon, 1980, tome 2, p. 28.
Alors je pose les questions suivantes :
Quand SOS racisme va intenter un procès en antisémitisme à l’éditeur, à Philippe de Gaulle qui je crois a collationné ces textes, Quand le patron de l’Union des étudiants juifs va-t-il déclarer solennellement "Quand je lis "Lettres notes et carnets", je n’ai pas besoin de remplacer quoi que ce soit ; les écrits de De Gaulle sont ceux de Mein Kampf.." ?
J’attends et avec impatience.
Et cela vous apprendra à modérer votre ton, Monsieur l’auteur car je ne vous rappellerai pas ce qu’a été la shoah…
Par contre cela vous apprendra que l’indignation sélective ne trompe que les couillons…
"La défense fit déposer Antoine Nyetera, un Tutsi prétendant descendre de la famille royale rwandaise". Il "prétendait" ? Il mentait, ce Tutsi ? "
Il s’en défend en disant qu’il échappe à la tare originelle grâce au cathéchisme !
Si on résume bien, Péan a écrit un ouvrage de "combat" (sic) sans quitter Paris. La cyber-lutte, le cyber-procureur que voilà… Un type hyper-courageux qui n’hésite pas à dire le Vrai et le Juste bien à l’abri de son clavier… On mesurera toute la rigueur journalistique. 500 pages bien coûteuses de "on-dit", c’est pas formidable, ça ?
Voir enfin faite, dans cet article, la relation avec les fascistes belges et une toute petite consolation. Ne pas oublier que la transformation d’une "classification" économique de la population rwandaise (les agriculteurs et les commerçants) en classification ethnique (Hutus et Tutsis), figurant sur les documents d’identité est l’oeuvre des colonisateurs belges. Un pur bobard basé sur des pseudo-critères physiques détaillés à la louche.
L’Afrique est un paradis
Je suis désolée l’afrique était un paradis et les africains sont des humains s’ils n’étaient envahis par les blancs menteurs, comme le dit Pierre Péan, qui ont soif de piller les richesses de l’afrique.Comment pourraient-ils piller s’ils ne semaient pas la terreur ? Bien sûr un peuple ne peut pas avancer s’elle est toujours obligée de vivre la tereur, le cauchemal, la destruction physique et morale. Kagame a été armé par ces puissances n’est-ce pas ? Et aujourd’hui le génocide qu’il a planifié avec les blancs menteurs est devenu un fond de commerce.