Au mois de juillet 2006, Philippe Val, directeur de la publication et de la rédaction de Charlie Hebdo, juge, non sans raison, dans l’un de ses fameux éditoriaux, que « les sujets graves n’interdisent pas le badinage ». Il s’autorise, par conséquent, « une petite remarque en badinant », que voici : « De Gaulle et Bourdieu ont un point commun : ces deux montagnes ont accouché de pauvres souris ». Ces pauvres souris sont « Chirac et Sarkozy pour l’homme du 18 juin », et « les critiques radicaux des médias pour l’homme de la "Misère du monde" ».
Posément, Philippe Val compare donc Sarkozy à une « pauvre souris ». Non moins tranquillement, il compare les « critiques radicaux des médias » à des « pauvres souris » aussi, puis à des « petites souris », puis à des « rongeurs », puis à des « rémoras », puis, de nouveau (et pour le cas, sans doute, où quelques tristes débiles n’auraient pas compris le message), à des « petites souris ».
Deux ans plus tard, au mois de juillet 2008, Philippe Val vire Siné. Dans Le Monde, BHL, penseur de haut renom, bat longuement des mains , estimant que son copain Philippe a bien raison de lourder un dessinateur qui a « publié une chronique antisémite ».
Problème : Bernard, comme l’appellent ses proches, profite de l’occasion pour lâcher du guano sur le philosophe Alain Badiou, qui, « dans un livre récent », (se) proposait d’appeler Sarkozy « l’homme aux rats ». BHL, négligeant qu’il s’agissait là d’une référence évidente (et d’ailleurs explicite) au célèbre homme aux rats de Freud, proclame, sans désemparer, que « Badiou (a réintroduit) dans le lexique politique des métaphores zoologiques (…) dont le Sartre de la préface aux "Damnés de la terre" avait pourtant démontré, sans appel, qu’elles sont toujours la marque du fascisme ». En sorte que, chacun l’aura compris : BHL induit que les propos de Badiou, lorsqu’il invoque l’homme aux rats, « sont la marque du fascisme ». (De même, sans doute, que ceux de Freud, en son temps.)
Du coup, on se demande si BHL, sous couvert de voler au secours de Philippe Val, n’a pas voulu jouer un mauvais tour au big boss de Charlie Hebdo. Parce que bien sûr, si vraiment les « métaphores zoologiques (…) sont toujours la marque du fascisme », alors l’éditorial où Philippe Val, en juillet 2006 (réintroduisant (déjà) des métaphores zoologiques dans le lexique politique), traitait Nicolas Sarkozy de « pauvre souris » et « les critiques radicaux des médias » de « rongeurs » et de « rémoras » était incontestablement de ceux où BHL détecte sans faiblir des relents nauséabonds.
A moins, évidemment, que les fines démonstrations philosophiques de BHL, quoique « sans appel », ne s’appliquent finalement qu’à ceux qui ont le front de n’être pas du même avis que Bernard et Philippe ?
À lire ou relire sur Bakchich.info
Richard Malka est avocat.
Richard Malka est l’avocat de Charlie Hebdo, où l’on aime à défendre la liberté d’expression du "satiriste" hollandais, croqueur de Noirs parasitaires, pour qui "tout le monde doit pouvoir s’exprimer" : un gars qui veut (…)
Citation d’un article plein de logique, d’acuité intellectuelle et de mauvaise fois :
["On dira que Charlie s’est mobilisé contre l’islamisme et que le journal ne peut, en conséquence, censurer des attaques symétriques contre les juifs. C’est introduire la confusion dans les esprits : attaquer une religion n’est pas attaquer une race. Réprouver l’intégrisme musulman et dénoncer le pouvoir supposé des juifs ce n’est pas la même chose. On est anti-intégriste dans le premier cas, raciste dans le second. On choisit sa religion, on ne choisit pas sa race. L’islamisme est une religion devenue idéologie politique, soumise comme toutes les autres au feu de la critique et de la satire. Le fait d’être juif n’est pas un choix : attaquer les juifs en tant que juifs, comme le fait Siné, c’est la définition même du racisme."]
je me demande si traiter quelqu’un nommément d’endive moite au détour d’un édito courageux ne serait pas une marque de fascisme. Surtout si on considère l’endive, qui s’épanouit communément dans les caves, comme une sorte de rat des légumineuses.
enfin moi, c’que j’en dis…
pis, causant du bon usage de la langue française et d’insultes, ayant parcouru le dernier édito du patron de CH d’un derrière distrait, j’ai pensé retrouver ça dans ma discothèque :
Entourloupé par les malfrats
Et succombant sous les contraintes
Je change de style, les gars !
J’abandonne les demi-teintes
Je tire à vue et dans le tas
Bordel à cul charrette à bras !!!
(…) Nous, comme putes, l’on s’éreinte
Pour le gite et le bout de gras
La liberté déjà restreinte
Au fil des jours met les adjas
Sacré bordel de vierge enceinte !!!
89 c’est vieux déjà
Ah, ah !!!
Sacré bordel de vierge enceinte
Réinventons le "Ça ira"
(JR Caussimon), la grande, grande classe
bien à vous
S.
ps le texte entier ici :