Bientôt la fin des haricots ? Le gouvernement s’apprête à publier un décret pour encadrer la rémunération des cadres dirigeants, dans les entreprises qui bénéficient d’aides publiques.
Article déjà publié le vendredi 27 mars 2009
Dormez tranquilles traders, chefs de trading, gestionnaires d’actifs et autres abonnés aux bonus roboratifs. Le gouvernement français s’apprête, sauf embrouille juridique, à publier un décret interdisant l’attribution de bonus et de stock-options aux dirigeants d’entreprise aidées par l’État. Mais pour le reste du personnel, le couperet étatique ne semble pas prêt de tomber. Les banques savent se montrer généreuses envers ceux qui font de la performance. L’année 2008 sera sans doute maigrichonne, les marchés financiers étant tombés au plus bas et les instruments financiers les plus juteux relégués aux oubliettes. Mais si les bonus chutent de 50% à 70% pour beaucoup de collaborateurs, ils en ont accumulé assez au cours des années précédentes pour voir venir.
A la Société Générale, 4,82 milliards d’euros ont été distribués sur les performances réalisées de 2005 à 2007. Ces informations figurent dans les notes annexes aux états financiers comme document de référence publié chaque année. Il faut une patience d’ange et de l’opiniâtreté pour trouver dans ces énormes pavés de 350 à 400 pages en moyenne, la note sur les frais de personnel en annexe aux comptes consolidés. Dans cette note figure un renvoi qui précise le montant variable des rémunérations. Ainsi, les bonus versés en 2008 au titre de l’exercice 2007, plombés par les 4,8 milliards de pertes du trader Jérôme Kerviel, ont atteint la somme rondelette de 1,17 milliard d’euros (note 38 page 286 du Document de référence 2008). En 2007, la banque a vu son résultat net se réduire à 947 millions contre 5,22 milliards en 2006. Pour cette année record en résultats, les bonus ont atteint 1,5 milliard mais ils avaient grimpé à 2,15 milliards pour l’année 2005, qui s’est achevée sur un bénéfice de 4,4 milliards.
Dans les banques, les mieux lotis en rémunération variable se disent peut-être qu’il faut attendre que la tempête se calme pour renouer avec les bonnes habitudes. Mais ils vont peut-être un peu vite en besogne. L’idée de plafonner les bonus traversent bien des esprits de part et d’autres de l’Atlantique. On verra bien si les pays membres du G20, qui se réunissent à Londres le 2 avril, traitent de la question.
Lire ou relire dans Bakchich :
Bonsoir,
De pire en pire.
Le jour où les politiques et les patrons seront honnêtes et un peu plus humain, on pourra espérer s’en sortir.
Mais on en est encore loin, sérieux.
Moi je pense que sur une entreprise qui fait des bénéfices, qui à pas mal d’emploi en France, et solide, c’est normal que le patron touche un petit billet de quelques millions ( lol ).
Mais quand le big boss gère l’entreprise comme un manche et fais des pertes, je trouve ça aberrant qu’il puisse repartir avec son petit parachute doré.
Mais bon, il faut être honnête, si un conseil d’administration vous donnerait la possibilité d’empocher des millions en pleine crise comme c’est le cas aujourd’hui, vous refuserez ?
Moi très franchement, je prendrais. Après ce que j’en ferais, je ne sais pas.
Donc, je pense pas qu’il faut en vouloir à ces patrons sans cœur, mais plutôt au système actuel. Et ça comprend, les politiques, les entreprises … Après je ne m’y connais pas beaucoup pour en parler mais bon.
Ciao.
"On verra bien si les pays membres du G20, qui se réunissent à Londres le 2 avril, traitent de la question."
Hum, ça m’étonnerait :) !
http://www.lesechos.fr/info/finance/300339054-aig-234-milliards-de-produits-derives-en-risque-apres-le-depart-de-deux-dirigeants-a-paris.htm
ils ne doivent pas être les seuls…
@ Sarah Cami ,
JE VOUS CITE : Bientôt la fin des haricots ? Le gouvernement s’apprête à publier un décret pour encadrer la rémunération des cadres dirigeants, dans les entreprises qui bénéficient d’aides publiques ???
JE CROIS QUE L’ON NE VIT PAS DANS LE MÊME MONDE Mme CAMI !! D’UNE PART ce décret n’a pas grande utilité !!! PARCE QUE D’AUTRE PART QUE les PDG visés (les patrons de banques et ceux du secteur automobile) ont déjà renoncé à leurs bonus et leurs stock-options .
DEPLUS Le décret doit servir à montrer que l’Elysée n’est pas insensible à l’indignation de l’opinion publique, après les scandales Société générale, Valeo ou Cheuvreux. C’est effectivement une mesure purement médiatique.
quid des retraites chapeaux ?
Pour l’instant, personne au gouvernement n’a évoqué cette question. J’imagine qu’ils attendent qu’un nouveau scandale intervienne sur ce sujet spécifique. Il est vrai que c’est là aujourd’hui que se cachent les avantages de certains patrons. Ainsi, l’ex-PDG de Valeo, Thierry Morin, aura le droit, en plus de son indemnité de départ de 3,2 millions d’euros, de toucher une rente à vie équivalente à la moitié de dernier salaire. A savoir 800 000 euros par an.
Pourquoi Nicolas Sarkozy ne veut pas taxer tous ces revenus ?
POURQUOI ne pas faire comme Obama : une taxe "confiscatoire" à 95% sur tous les bonus exceptionnels. Mais allez dire cela au président de la République qui s’accroche à son bouclier fiscal…Et deplus si une loi doit passer au Parlement et qu’il y a un risque que les députés rajoutent des amendements, par exemple, pour remettre en cause le bouclier fiscal. Des exemples récents ont montré que le gouvernement ne tenait pas forcément les parlementaires UMP.
VOILA LA REALITE QUE VOUS OMETTEZ DE DIRE ????