Méfiante à l’égard du nouveau pouvoir socialiste en 1981, les flics mettent sur écoute Rouillan, tout juste libéré. Leurs soupçons d’accointance entre les nouveaux dirigeants et Action Directe ne sont pas franchement levés.
Arrêtés sous Giscard, en septembre 1980, lors d’une opération menée par la direction centrale des renseignements généraux, alors dirigée par le commissaire Jean-Pierre Pochon, Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon sont écroués et déférés devant la Cour de Sûreté de l’Etat. Après le 10 mai 1981, et l’arrivée de la gauche au pouvoir, celle-ci entreprend de « passer l’éponge ».
Si Rouillan est rapidement amnistié, le cas de Nathalie Ménigon qui a ouvert le feu sur la police s’avère plus compliqué. La pasionaria ne sera libérée que sous couvert d’une grâce médicale après une grève de la faim.Action directe prend alors ses quartiers dans un squat du XVIIIème arrondissement, alors fief de Lionel Jospin, premier secrétaire du parti socialiste.
Action directe entend faire pression sur le PS pour obtenir la libération d’autres militants politiques incarcérés et notamment les auteurs du hold-up de Condé-sur-l’escaut en 1979, lesquels revendiquent leur appartenance à Action directe avec l’amnistie… D’intenses tractations ont alors lieu entre la rue de Solférino et le noyau dur d’Action directe pour tenter de négocier une « paix des braves ».
Les négociations sont particulièrement scrutées par les flics de l’anti-terrorisme, lesquels ont peu goûté l’amnistie et s’étranglent en entendant Rouillan expliquer sur les ondes du service public qu’il n’a pas l’intention de renoncer à la lutte armée ni aux « opérations de financement » soit aux braquages.
Les principaux points de chutes d’Action directe, en particulier la librairie « le Jargon Libre », sont placés sur écoutes par les Renseignements généraux de la Préfecture de police. Une situation très particulière qui voit donc des policiers intercepter les conversations des émissaires semi officieux du gouvernement… Plusieurs conversations sont également interceptées entre Rouillan et son père. Ce militant du PS dispose de contacts hauts placés à la direction du PS, notamment via Alain Savary ministre de l’éducation nationale. Rouillan père s’efforce de calmer son fils…
Dans une écoute en date du 2 décembre 1981, le fiston exige ainsi la tête du commissaire Pochon. « Il le faut commissaire en Guyane », précise le leader d’Action directe. Pochon sera muté en Martinique…
Le même jour Rouillan est invité à plus de modération par l’un des avocats : « faites attention à vos déclarations. Ne dites pas que vous allez assassiner tout le monde ! »
Jean-Marc Rouillan réplique alors : « Nous avons dit que nous allons assassiner certaines personnes et non pas tout le monde. Je te signale qu’en plus il y a certains mecs du Pouvoir qui ont été informés avant …
Qui ?
Des gens importants… que ça se passerait comme ça, qu’on entrevoyait ce qui se passe actuellement et qu’on leur demandait de réagir … ( …) »
A lire ou relire sur Bakchich.info
Pourquoi laisser la parole à des flics qui souhaitent la mort des autres ?
Voir le post précédent.
Le site Backchich participe-t-il à l’ambiance de règlements de compte, toujours vivace, autour de la personne de Rouillan ?
Pourquoi des menaces de mort peuvent-elle être proféré, publiquement, sur un forum, en toute impunité, à l’endroit de personnes qui ont payé leur dette à la société alors que des juges empêchent Rouillan de s’exprimer ?
(J’ai poster deux messages favorables à Rouillan qui ont été censurés ici )
Si des hommes sont capables de regret ou de repentir, après vingt ans de prison, pourquoi l’état français est incapable de pardon ou d’oubli ?
Est-ce la haine, la vengeance, la guerre de classe, qui animent les juges, les gendarmes et policiers, qui veulent loger absolument une balle dans la tête de Rouillan - ou tout simplement la connerie ?
Si mon message n’est pas publié, vous transformerez une opinion en certitude : votre site journalistique n’est pas indépendant mais travaille en collaboration étroite avec la maison Poulaga.