Le coup de boule de Sébastien Fontenelle.
Roselyne Bachelot, ministre UMP de la Santé, annonce que « des efforts seront demandés aux assurés », pour le comblement du (mythique) trou de la Sécu. Et, bon, nous n’avons aucune raison particulière de mettre en doute, sur ce point, son irréprochable sincérité. Mais le fait est que pour être vraiment exhaustive, elle aurait dû formuler ça comme ça : « Des efforts seront encore demandés aux assurés » - qui, depuis 2007 (et l’élection de Qui-tu-sais), tu l’auras noté, sont plus régulièrement sommés de montrer leur bon cœur que, mettons, les big bosses du CAC 40.
Et certes : il serait outrancièrement démagogique de suggérer à Roselyne Bachelot d’aller, pour changer, prendre son pognon dans les caisses – noires et autres – du patronat. Ca serait limite indélicat.
Mais en même temps : c’est vrai aussi que ça devient quelque peu fatigant, cette manie que la droite régimaire (qui prétend régner sur nos vies) a, depuis deux ans (et notamment depuis l’audacieux déploiement de son bouclier fiscal), de ponctionner dans les poches des moins munis de quoi remplir celles des mieux nantis – et de crier ensuite que « les caisses sont vides » sans jamais tendre sa sébile vers ses opulents supporteurs. (Ça pourrait même devenir carrément irritant.)
L’autre jour, nos Versaillais de gouvernement ont trouvé 320 milliards d’euros pour les banque. Sans difficulté. Comme s’ils n’avaient fait que ça toute leur vie. Le (mythique) trou de la Sécu représente un pourcentage infime de cet effort de guerre (de classes). Et Roselyne Bachelot voudrait que les assurés le bouchent, pendant que maints traders s’engraissent ?