La partie nord de l’Afrique vit sur un rythme scolaire proche de celui de l’Europe et donc le lundi 4 septembre est jour de rentrée. Le Soleil de Dakar faisant œuvre originale a décidé d’aller voir au Cameroun comme cela se passe. Surprise, bien avant les prémisses de fin août où se réunissent les professeurs, les écoles ont été envahies par de multiples ouvriers. Il faut qu’elles soient impeccables pour la rentrée car les années précédentes, il n’était pas rare de voir durant le mois de septembre professeurs et élèves nettoyer les locaux et se livrer à des menus travaux d’entretien avant de pouvoir utiliser les salles de classe. Les plus hautes autorités de l’Etat se sont émues de cette situation, d’autant que les parents d’élève ne cessent de dénoncer le raccourcissement de l’année scolaire. Les débuts consacrés à des travaux manuels —peut-être au demeurant tout aussi formateurs que bien des leçons magistrales —, la fin amputée par les longues cessions d’examen, résultat, le temps d’étude avait tendance à se réduire comme peau de chagrin. Désormais, à Yaoundé, on travaillera dès le 4 septembre et le dernier trimestre sera celui des révisions. Les parents semblent satisfaits de ces nouvelles dispositions et leur souci va vers la disponibilité des fournitures. Pour éviter une flambée des prix analogues à celle de l’an dernier, les autorités ont pris des mesures de contrôle pour que leur niveau reste celui de 2005. A Yaoundé, un libraire interrogé comprend la démarche du gouvernement, mais prévient : il va y avoir des pénuries…
Malgré l’amélioration de la situation économique de certains pays africains, notamment pétroliers, la croissance sub-saharienne reste décevante. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, commentant au micro de la BBC la notion d’immigration choisie chère à Nicolas Sarkozy, a confirmé son indignation : les Européens n’ont pas à choisir les Africains dont ils ont besoin. Car l’Afrique doit pouvoir compter sur tous ses fils pour se sortir du marasme. Le Soleil s’interroge sur le moyen de les employer au mieux. Pour Wade, comme on a tout essayé en termes de schémas d’industrialisation, de mondialisation, de libéralisation, comme on a tout écouté et hélas tout entendu, des experts en socialisme soviétiques aux experts en capitalisme de la Banque Mondiale, il faut revenir à l’agriculture.
Bonne idée, mais là aussi les déceptions ne sont pas à écarter. Fraternité info de Cotonou revient sur le désarroi économique de l’Afrique non pétrolière. Le journal rend compte du voyage du président béninois Boni Yayi en Asie. En Malaisie, il a signé des accords de coopération visant à développer la production d’huile de palme au Bénin. Mais rappelle l’éditorialiste de Fraternité info, le Bénin ne devrait solliciter les conseils de personne en la matière puisque le palmier à l’huile vient du Bénin et que notamment, tous les palmiers ivoiriens qui concurrencent directement la production béninoise sont issus de plans achetés au Bénin. Afrique, qui pourrait t’aider mieux que toi !!
Le premier ministre ivoirien a reçu les 61 préfets et sous-préfets affectés dans les territoires sous contrôle de la rébellion. Depuis septembre 2002, aucun mouvement préfectoral n’avait été effectué dans le nord du pays et la nomination de ces préfets doit confirmer le retour à la normale. Fraternité Matin joue sur la cruauté du symbole. Un article rend compte des propos de Charles Konan Banny, félicitant les hauts fonctionnaires de leur nomination et leur annonçant un accueil chaleureux des populations. Juste en dessous, un autre article rapporte la position des rebelles qui depuis Bouaké déclarent qu’il n’est pas question que les dits préfets s’installent. Le processus de paix est sur les rails, mais manifestement, c’est une voie de ceinture….