Avant de prendre la présidence du Conseil européen le 1er juillet, Sarko l’Américain dîne avec le président Bush vendredi 13 juin. Divers sujets sont au menu, dont la question des relations entre l’OTAN et la politique de défense européenne. Une Europe otanisée ou un Otan européanisé ? Cruel dilemme.
Tambour battant, la question sera débattue à Paris dès le 7ème jour de la présidence française du Conseil européen, à l’occasion d’un séminaire « de haut niveau » dixit le programme officiel. En question ? Les rapports entre la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), apparue en 1999, et l’OTAN, l’alliance militaire nord-atlantique, contrôlée par les Américains depuis la Guerre Froide. Nicolas Sarkozy a inscrit le sujet parmi ses quatre priorités européennes. A condition bien sûr que les Irlandais votent oui au traité de Lisbonne lors du référendum qui est organisé ce 12 juin sur l’île et dont l’issue est incertaine (Lire ou relire dans Bakchich Irlande : Bruxelles a peur de se retrouver dans les choux). Réservé pour l’heure aux initiés, le débat est néanmoins fondamental. Puissance économique, mais nain politique et militaire, l’Europe parviendra-t-elle à se doter d’une Défense bien à elle ? Rien n’est assuré quand on sait qu’il n’existe pas encore de forces armées européennes à proprement parler.
Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, l’homme aux Ray Ban qui ne boit pas une goutte de vin, il est permis d’émettre des doutes sur ses intentions en la matière. A peine élu à l’Elysée, il a brisé le dogme gaullien en annonçant le retour prochain de la France dans le giron du commandement intégré de l’OTAN. Une manière aussi d’enterrer Jacques Chirac qui avait tourné le dos à Georges W. Bush et à sa guerre en Irak.
Début juin, dans un colloque de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) — l’un des cénacles où l’Etat-major français cogite — les déclarations d’un général de brigade en ont fait bondir plus d’un dans l’assistance. Bras droit du chef de la représentation française à l’OTAN, Gilles Rouby a relevé, depuis la chute du Mur de Berlin, la quasi concordance entre les frontières géographiques de l’Union européenne et de l’Alliance du Nord (qui inclut la Turquie). Avant d’évoquer les risques terroristes contre lesquels doivent lutter les deux institutions. Et le général Rouby d’envoyer sans transition la diffusion d’une vidéo sur les bénéfices de l’envoi supplémentaire de soldats français en Afghanistan. Le tout complété de cette brillante analyse : « le terrorisme depuis 2001 est né de la jalousie dû au décalage de richesses entre le Nord et le Sud. Ce serait une bagarre de riches que d’opposer les Etats-Unis à l’Europe ».
Le militaire rêve même d’associer à cette grande alliance occidentale les Russes « très intéressés, selon lui, par un partenariat stratégique même s’ils n’ont pas encore la culture de l’échange serein ». Pour une rupture, c’est une rupture ! Ce va-t-en paix a-t-il manqué les déclarations fracassantes de Vladimir Poutine, parue dans Le Monde deux jours plus tôt ? Le Premier ministre russe y tirait à boulets rouges contre l’Alliance atlantique — que l’Ukraine devrait rallier — l’accusant de créer de nouveaux Murs de Berlin.
Faut-il en déduire qu’à terme la Défense européenne se confondra avec l’OTAN ? « Ce n’est pas aussi simple » décrypte Frédéric Bozo, universitaire de la Sorbonne qui a publié une analyse sur le sujet, « la position du président français est à double détente ». En stratège, Nicolas Sarkozy calcule qu’en normalisant la position de la France dans l’OTAN, il pourra mettre son grain de sel dans la révision de la doctrine de l’Alliance. Et, dans l’immédiat, obtenir un peu d’air des Américains pour bâtir une Défense européenne. Une thèse appuyée par le général Rouby qui observe que la France aurait contaminé d’autres pays européens. « Il y a parfois un vent de gaullisme dans les positions allemandes à l’OTAN » note-t-il sans rire.
On applaudit. Sauf que le projet de PESD indépendante de notre hyper président Sarkozy va se heurter à l’Angleterre, traditionnel cheval de Troie des Américains sur le vieux continent. Quant à la coalition de la chancelière allemande, Angela Merkel, elle serait en réalité très divisée. Et puis Sarkozy a beau être « l’ami » de Bush, ce dernier a glissé une belle peau de banane au Français en exhortant cette semaine l’Union européenne à intégrer la Turquie, alliée de l’Otan depuis 1952. Diviser l’Europe pour mieux régner, l’Oncle Sam sait y faire.
En témoigne par exemple le projet de déploiement en Europe du bouclier antimissiles. Il est officiellement destiné à couper la trajectoire aux missiles que l’Iran lancerait vers les Etats-Unis en cas de guerre. L’initiative de Bush du début 2007 n’a pas seulement fait grimper aux rideaux de colère les Russes, mais aussi Javier Solana, le Haut représentant de l’Union pour la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC). Sans se concerter avec l’Union européenne, ni même en parler à ses alliés au sein de l’OTAN, Georges W. Bush a fait un joli bras d’honneur à tous en signant un accord bilatéral avec la Pologne et la République Tchèque. Démonstration par « a+b » de la loi du plus fort… Et rares sont les experts qui tablent sur un changement fondamental au cas où le démocrate Barack Obama parviendrait à la Maison-Blanche.
A l’heure actuelle, la seule certitude reste que les cerveaux de nos diplomates et gradés sont entrés en ébullition. Le Livre Blanc sur la défense et sécurité militaire de la France doit être rendu la semaine prochaine. Puis viendra un éventuel accord sur la PESD à l’échelle européenne et, enfin, on attaquera le chantier de la refonte de la doctrine de l’OTAN. Le pt’it Sarko arrivera-t-il à montrer ses muscles ?
L’armée française ? Mais c’est une armée d’échantillons. Nous sommes à peine capable de vaincre le Volapuk.
Une fois de plus c’est beau le 14 juillet et minable le reste du temps !
Pas de munitions, pas de carburant, pas de matériels, pas de soldats et les rares soldats qui sont en caserne font du sport le matin et des jeux video l’après midi. En revanche on ne manque pas de généraux Dieu merci ! Limoges ne sera pas assez grande pour les recevoir tous lors de la prochaine déculottée !
Demandez aux équipages des splendides chars Leclerc ce qu’ils font dans l’année. Eh bien : RIEN.
Contrairement a ce que vous pourriez croire, les americains sont tres interresse par l’armee francaise.
Leur principal probleme reside dans le fait qu’ils ne peuvent pas, ou plutot ne veulent pas, aligner trop d’infanterie dans des conflits exterieurs. Pour les francais, pas de probleme. Notre opinion publique est tres peu sensible aux pertes militaires.
L’armee francaise travaille depuis longtemps deja avec les procedures de l’Otan. De plus, contrairement a ce que l’on pourrait penser, elle est relativement de bon niveau.
Pour plus d’info, je vous invite a consulter l’annuaire Strategique et militaire.
ps : j’ecris d’un pays slave, j’ai pas d’accent sur mon clavier :)