De l’art et de la manière pour un grand patron, d’utiliser ses médias pour tenter de rafler des contrats en Afrique.
Vincent Bolloré a bien raison, le gentil bougre, de clamer sa flamme à Paul Biya, le président camerounais. En lui offrant la une de Matin Plus du 26 octobre, son gratuit coproduit par Le Monde, le grand patron ne fait que perpétuer la tradition.
TF1 s’évertuait bien, pour rendre service à Bouygues, à multiplier les interviews avec feu Félix Houphouët-Boigny, le président ivoirien amateur de grandes constructions et qui s’était mis en tête de faire de son village Yamoussoukro la capitale du pays…
Ainsi, À chaque visite d’Etat d’un président africain, le groupe Bolloré, très implanté sur le continent, lui déroule le tapis rouge médiatique. Le bonhomme peut se le permettre.
Le 2 juillet dernier, c’est son ami burkinabé, le très démocratique Blaise Compaoré, dit aussi le « Beau Blaise » qui a garni la une de Direct Soir, le gratuit du soir du gentil Vincent.
En avril, le bon président sénégalais Abdoulaye Wade a pu, lors de sa dernière tournée parisienne, se ballader du plateau de Direct-8, la chaîne de télévision de Bolloré, à Direct Soir, le gratuit du soir de…Bolloré. Sans grand résultat à l’époque, l’ami Vincent a tout de même perdu le marché du port de Dakar, comme l’avait raconté Bakchich en mai dernier( Et Bolloré dit au port : Salut I et II).
Peut-être aura-t-il plus de chances avec le « Sphinx » camerounais, Paul Biya, un habitué des médias français (cf. Le Cameroun investit dans le Monde)… Dans la besace camerounaise de Bolloré, déjà le port de Douala et la société de rail Camrail. En attendant mieux ?