L’administration pénitentiaire ne manque pas d’humour. Pour inciter les entreprises à faire travailler les détenus, la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon a imaginé un chouette jeu de société.
Intitulé Pour être gagnant à l’arrivée, pensez à la prison, dès le départ, cet aimable divertissement publicitaire inverse les règles du Monopoly. « Ici, la prison n’est pas une punition, mais un eldorado. (…) Quelle que soit la case du plateau, le joueur-entrepreneur gagne à tous les coups. Une belle allégorie de la délocalisation carcérale », notent les auteurs d’un livre choc sur le travail en prison (1).
Éloquentes, les cases cardinales du plateau expliquent les avantages du travail carcéral : « Effectifs insuffisants. Ne manquez pas une commande, rendez visite à la prison » ; « Travaux urgents. Ne vous laissez pas déborder, avancez vite jusqu’à la prison » ; « Commande imprévue. Pour livrer à temps, passez en priorité par la prison » ; « Budget serré. Ne bloquez pas vos projets, passez plutôt par la prison ». Convainquant.
Payé trois euros de l’heure, sans contrat de travail, obligé de suivre des cadences infernales pour décrocher des remises de peine, le taulard français est aussi compétitif qu’un ouvrier d’Europe de l’Est. Au point que certains entreprises se demandent s’il vaut mieux délocaliser en Chine ou sous-traiter en prison… La carte pleine d’à-propos de ce jeu débordant de malice en rajoute une couche : « Une disponibilité totale. (…) 12 mois sur 12, des personnes toutes volontaires sont prêtes à travailler pour vous : souplesse de recrutement ; adaptation (…) à vos besoins ; mise à disposition gratuite des locaux. » Une autre souhaite la « bienvenue aux entreprises citoyennes ».
Des entreprises aussi désintéressées que discrètes.
Le 12 février 2009, Bakchich tressait des lauriers à Webhelp , un opérateur téléphonique qui sous-traite pour le compte de grands groupes. Lesquels refusent d’associer leur image au travail en prison. Parmi les mystérieux donneurs d’ordre dévoilés par les auteurs, Bouygues Télécom✹
A lire ou relire sur Bakchich.info
La prison est une zone de non droit, à charge aux avocats d’attaquer l’Etat pour toutes les infractions commises, hygiène, normes sanitaires, dignité humaine, code du travail, droit à la retraite, sécurité, le nombre de suicides depuis le changement de loi orchestré par Dati belle amie et Sarkozy n’a pas interpellé la Cour Européenne des droits de l’homme.
Hier j’ai lu un article, un jeune violé par ces 8 COMPAGNONS DE CELLULE avec des objets durant plusieurs jours, il n’a pas osé se plaindre, et a fini à l’hôpital en déclarant être tombé : 3 mois d’ITT. Hortefeux et Sarkzoy se sont bien gardés de reprendre ce faits divers pour légiférer…
Bienvenu dans le pays des droits de l’homme qui a pris un sacré coup depuis l’élection de Sarkozy , comme un arrêt de la Cour de Cassation qui a déclaré que retenir des enfants prisonniers dans un centre de rétention, n’amputait pas la dignité humaine.
J’imaginais les enfants de ces bons notables , dans les meilleures écoles, les meilleurs quartiers, soignés dès le premier bobos, il faudrait mettre leur gosses dans un centre de rétention pendant quelques mois pour leur faire revoir leurs copies !
Au point que certains entreprises se demandent s’il vaut mieux délocaliser en Chine ou sous-traiter en prison…
Eureka, j’ai trouvé ! C’est donc pour ça ! Toute cette politique sécuritaire n’a rien d’ électoraliste, elle est juste destinée à nous foutre tous en taule pour pouvoir nous faire travailler à 3 euros de l’heure, sans contrat, sans syndicat, sans protection sociale, …
Chinois, attention à vous !
La population carcérale française est en marche !