Suspendu un mois de son poste de porte-parole de Ségolène pour avoir dit sur Canal + que le seul défaut de la candidate était « son compagnon » : le bouillant Arnaud Montebourg est puni ! Mais ce grand humoriste n’en est pas à sa première sortie contre le couple Royal.
C’est lui qui avait traité le brave Hollande de « Flamby » un jour de franche camaraderie socialiste. Au début de la campagne interne pour l’investiture du candidat du PS, il avait aussi confié à plusieurs de ses interlocuteurs l’estime qu’il portait à Ségolène, en lui prédisant un avenir catastrophique : « attendez qu’elle ouvre la bouche ! ». Puis, le bel avocat, opportuniste malin, a opéré un virage sur l’aile pour rallier la favorite des sondages, murmurant à qui voulait l’entendre que celle-ci l’avait « supplié » de la soutenir. Grand seigneur, Arnaud Montebourg se serait laissé convaincre. Une version bien éloignée des souvenirs de certains proches de Ségolène : « Arnaud voulait à tout prix ne pas rester sur le banc de touche du PS, confie l’un d’entre eux. Il s’est démené comme un diable pour qu’on lui confie un rôle dans la campagne ».
Propulsé porte-parole, Montebourg cherchait désespérément à s’occuper ces dernières semaines, téléphonant à toutes les associations pour avoir quelques dossiers à transmettre à la candidate. En revanche, lorsque Ségolène Royal, en visite en Chine, a expliqué maladroitement que les tribunaux chinois étaient parfois plus « rapides » qu’en France, Arnaud Montebourg, soit-disant expert ès-justice, n’est guère venu au secours de son égérie. Contacté par les journalistes pour commenter le propos tenu à Pékin, il était, paraît-il, aux abonnés absents, prétextant un déplacement à l’étranger. Ce silence n’aurait pas été apprécié par Ségolène. Qui l’a donc consigné un mois au coin pour sa dernière blague télévisuelle. Justice rapide, cette fois.