Une militante de RESF témoigne des 13 heures de sa garde à vue pour des raisons encore floues. Motif des flics, "ses engagements politiques de gauche" dont un rassemblement hier à Château Rouge en soutien à des sans papiers.
A 6H10, 4 hommes et une femme ont frappé à ma porte, ont dit que c’était la police. J’ai ouvert. Ils portaient des gilets par balle. Je ne me souviens plus si ils m’ont montré un papier dès leur arrivée. Je sais que j’en ai signé un après mais ne me rappelle plus quoi. Ils m’ont parlé des "mes engagements politiques de gauche". Tout ce moment reste très flou, j’étais surprise et je me demandais ce qu’il se passait. Au bout d’un moment ils m’ont dit chercher des bombes de peinture et m’ont parlé de destruction de distributeur automatique de billets. Ils ont cherché de la littérature subversive. Ils ont pris en photos des livres (le dernier de RESF, de la désobéissance civile…). Ils ont fouillé partout. Ils ont voulu voir les photos de mon appareil photos, m’ont demandé si j’avais des photos de manif’. Ils ont photographié des notes sur l’occupation des grévistes. Ils ont emmené deux ou trois papiers qu’ils m’ont rendu. Ils ont embarqué mon CV. Ils ont voulu prendre mon ordi mais je leur ai expliqué que je n’avais plus internet depuis deux ans. Ils l’ont fouillé quand meme sans l’emporter. Ils m’ont demandé mon portable et mon chargeur, qu’ils ont emporté.
Je ne les ai pas récupéré. Ils m’ont dit que je pourrais le récupérer demain. Dans l’appartement ils m’ont parlé du centre de rétention de Vincennes. Ensuite nous sommes descendus dans ma cave. Ils y ont jeté un rapide coup d’oeil. J’ai été emmené ensuite au 36 quai des orfèvre. J’y suis arrivée vers 8h. Là j’ai eu le droit aux photos antopométrique, prises d’empreintes et m’ont fait me deshabiller, m’accroupir et tousser. J’ai des marques reconnaissables sur le corps qu’ils ont prises en photos. je leur ai expliqué que c’était une maladie génétique. Ils ont fait des commentaires se demandant si ce n’était pas contagieux…. ensuite, vers 11 h, j’ai été interrogé pour ce qu’ils appellent l’interrogatoire d’identité (je plus trop sur du terme) par un commandant de police. Ils sont remonté de ma scolarité primaire à mon diplome professionnelle, m’ont interrogé sur mes voyages et ensuite sur mes opinions politiques. Ils m’ont questionné sur mes activités militantes. Je suis remontée en cellule. J’ai été ensuite changée de cellule car j’étouffais dans celle où j’étais (en gros 4 mètres carrés, pas d’aération pas d’ouverture). J’ai demandé à voir un médecin que j’ai vu une heure après environ. Il m’a été demandé de faire un test ADN. Avant j’avais dit que j’avais le droit de refuser. Il m’a été répondu que je pouvais être jugé pour ça et que de le faire été le meilleur moyen de prouver mon innocence. Je l’ai donc fait.
Vers 16h30 j’ai été vu à nouveau "pour les besoins de l’enquête". Mon téléphone portable a été évoqué à nouveau. Il m’a été dit qu’effectivement c’était pour cela que j’étais là. On m’a demandé si j’avais participé à des actes de violences type destruction de DAB, investir la préfecture ou la CAF (Caisse d’Assurance Familiale), m’ont interrogé sur mes connexions internet, les sites que je visite, mes moyens d’informations et si je connaissais des gens qui avaient commis des actes de violence ( j’ai répondu pas à ma connaissance) ou entendu parler d’actes de violence. Ils ont beaucoup insisté pour savoir ce que je savais des banques qui dénoncent les sans papiers, ce que j’en pensais et ce que je pensais des actes violents. La fin de ma garde à vue a été prononcé à 19h35. Je suis sortie après 13h20 de garde à vue.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
"ils ont cherché de la littérature subversive." ça devient grave !!!
sarkozy avait dévoilé son plan, liquider l’esprit de 1968, ou plutôt appliquer les préceptes de "la génération occident", prêt à se débarrasser tous les gauchistes.
Une nouvelle loi sous couvert de lutte contre la pédophilie autorise à présent la mise sous mouchard de nos ordinateurs.
Dans peu de temps, cette loi sera corrompue par Sarkozy qui a détourné la loi sur le fichage d’Adn prévue à l’origine uniquement pour les pédophile.
Cette militante n’aurait dû répondre :
En vertu de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, j’ai le droit d’ avoir l’assistance d’un avocat, J’exige l’assistance d’un avocat, je refuse de réponse sans la présence d’un avocat, je refuse de vous laisser ficher mon adn et je suis prête à être condamnée pour ce refus, et je ne signerai aucun document sans la présence de mon avocat. Je n’ai rien d’autre à ajouter…