Le procès de la tuerie du bar des marronniers est programmé début novembre. Retour sur le climat de la guerre qui a opposé les parrains corses aux caïds des cités…en 2006
Corses contre Arabes. Parrains corses contre caïds des cités. Pendant que les mafieux corses se font arrêter ou assassiner, les caïds marseillais règlent leurs comptes dans la rue. Une quinzaine de cadavres dans les rue de Marseille depuis le début de l’année.
Avec les règlements de comptes qui se succèdent, le spectre d’une guerre entre grand Milieu et petites frappes pour le contrôle de la ville ressurgit. Au moins dans les journaux. "On trouve la plupart de morts dans les quartiers nord de la ville, et dans les cités du sud, nuance un grand flic de la place. Ce sont des luttes de territoires ’’internes’’, dans des zones où la police ne va jamais. Mais les quartiers ne s’attaquent pas au centre ville, ni aux établissement tenus par les Corses, depuis un moment". 2006 pour être exact. Et la chute de Farid Berrhama, dit l’Indien ou Dingo. Un sanguin, toujours sur le sentier de la guerre pour contrôler le business historique des Corses dans la région. Machines à sous, bar, discothèques. Vaste programme, qui suscite une farouche opposition. Sa carrière sera flamboyante mais brève. sa sortie a été à la hauteur. Le procès de la tuerie du bar des marronniers est programmé début novembre.
Retour en 2006 : Trois gars de Farid de sa bande sont morts en janvier. La réplique ne tarde pas. Le 23 mars, le Corse Roch Colombani subit un traitement de choc, tandis qu’il circule dans sa voiture vers Marignane. Une rafale de fusils de chasse et de 11-43, agrémenté de tirs de Kalachnikov. Méconnaissable. Et fatal. Petit tenancier qui trempe dans les machines à sous, Roch s’appuyait sur de solides amitiés en Haute-Corse. Maurice Costa de la Brise de Mer, ou Franck Cortopassi, proche de la bande de Venzolasca. La réplique ne va pas tarder.
Dix jours plus tard, le 4 avril. Anniversaire de (feu) Roch. Avec deux de ses lieutenant, Berrahma passe le temps au bar des Marronniers dans le XIIIe arrondissement de Marseille. La télé diffuse Lyon-Milan. Mi-temps. Trois voitures déboulent sur le parking. Audi A 4, BMW, Alfa Romeo. Grosses cylindrés pour des gros calibres. 8 à 10 hommes encagoulés ouvrent le feu. Dix minutes pétaradante et trois refroidis. Farid et ses deux lieutenants. "Si vous cherchez Berrahma, il est à mes pieds", transmet au central un flic sûrement cinéphile rapidement arrivé sur place.
Le commando a décampé sans nettoyer. Douilles chaudes, le sang d’un assaillant qui tache encore un bosquet. Une des voitures est retrouvé calcinée à quelques kilomètres de là. Un renseignement anonyme parvient rapidement aux enquêteurs. "Ange-Toussaint Féderici", ATF, dit Santu pour les intimes, leader du gang de Venzolasca, aurait fait partie du commando et aurait été blessé par "un tir ami".
Les enquêteurs suivent la piste. Et font le tour des hôpitaux. Un homme a été opéré sous un faux-nom à Clairval. Aussitot recousu, aussitôt enfui. Sans prendre le temps d’enlever sa sonde urinaire…L’analyse ADN dévoile que le fuyard était bien aux Marronniers. Et qu’il s’agit bien de Fédérici, déjà fiché et condamné. Les flics font parler le sang et les téléphones. Ils apprennent qu’ATF a été admis en urgence dans la clinique privée, après bien des interventions. Notamment celle de Paul Lantiéri, patron du cercle Concorde. Sitôt qu’il apprend la blessure d’un "compatriote", M. Paul fait chauffer son portable parisien. Ou plutôt celui de son hôte du soir, lors d’un dîner mondain. Il organise les soins en contactant un ami chirurgien.
Opération exfiltration réussie. Jusqu’au 12 janvier 2007. "Santu" est arrêté à Paris, près du Cercle Concorde. Et nie avoir participé à la fusillade, assurant qu’il buvait un verre d’eau quand il a été pris dans un déluge de feu. Lantiéri, mis en examen pour recel de malfaiteurs, est certes libéré. Mais il a perdu la main. Peu reconnaissant, le clan Fédérici va l’évincer de la gestion de la "poule aux œufs d’or", plus que jamais dans le viseur de la police. Fédérici sera jugé du 2 au 5 novembre par la cour d’assises d’Aix en Provence. A l’automne, les glands tombent des marronniers.
Tenu par le milieu corse, le Cercle Concorde a été fermé par la justice en novembre 2007. Mais, depuis avril dernier, les amateurs de poker se pressent de nouveau dans l’établissement, rebaptisé Cercle Cadet. Même protection, nouveaux actionnaires et une actualité judiciaire… à lire dans notre dossier spécial plein de costards rayés in Bakchich Hebdo n°38.
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"Sitôt qu’il apprend la blessure d’un "compatriote", M. Paul fait chauffer son portable parisien. Ou plutôt celui de son hôte du soir, lors d’un dîner mondain."
C’est du téléphone de François Gonthier celui qui a fourni l’ordinateur d’Imad Lahoud dans l’affaire Cleartream, que Paul Lantieri rappelle Ange Toussaint Federici le soir de la tuerie des maronniers.
Gonthier charge De Villepin dans l’affaire Cleartream, et l’autorisation donnée par Sarkozy lui vaut une belle plus value.
voir les comptes de 2006 : http://www.eem-group.com/rapport2006.htm
Soit un an après l’autorisation refusée dans un premier temps par De Villepin.
" La SOCIETE ANONYME IMMOBILIERE PARISIENNE DE LA PERLE ET DES PIERRES PRECIEUSE (SAIP) a cédé, avec une forte plus-value, lʼimmeuble de la rue Cadet et devient une société de participations immobilières ; Au cours de lʼexercice, votre groupe a poursuivi les ventes dʼimmeubles, déjà engagées au cours de lʼexercice précédent, en dégageant de substantielles plus-values (7,03 M€ dans les comptes de SAIPPPP sur la vente de lʼimmeuble de la rue Cadet),