L’orange, le fruit érotique multi-fonctions par excellence… Elle est salutaire pour les femmes puisque très utile à celles qui espèrent dérider. Et pour les hommes : afin de séduire la coquinette de vos rêves, offrez-lui le quartier d’orange que vous avez planqué dans votre caleçon !
Une orange sur la table,
Ta robe sur le tapis,
Et toi dans mon lit.
Doux présents du présent…
Chaleur de ma vie.
Jacques Prévert (Paroles)
À rêver de ces vers, on comprend que ce fruit du citronnier-oranger ait été identifié comme étant celui du jardin des Hespérides. Pourquoi pas ? Comme disait le docteur Charcot… Mais en ces temps, l’orange était inconnue en Méditerranée, puisque comme tous les citrus, elle vient de Chine et de Cochinine. Elle n’est apparue en Occident, via l’Inde, que vers le début de l’ère chrétienne.
L’important est qu’elle soit reconnue comme reminéralisante, tonique et bénéfique contre les asthénies physiques et intellectuelles, et comme retardement du vieillissement.
Par miracle sans doute, cette orange qui fait du bien au… mâle, sublime la beauté de la femme : un peu de sa pulpe sur le visage pendant un quart d’heure repose les traits et diffère les rides. En somme, cette hespéridée est utile à celles qui espèrent… dérider !
Selon Roger Vaultier, les oranges passaient pour exciter les ardeurs de Vénus, et les hommes en conservaient un quartier dans une partie de leur costume nommée « braguette ». Au cours d’un dîner, il l’en tiraient pour l’offrir à leur voisine, et ce geste était considéré comme de très bon ton.
Les temps changent, et sans pour autant attendre le feu vert de son interlocutrice pour lui déclarer sa flamme, il vaut mieux ne pas passer à… l’orange !
Un dicton (vérifié) assure que l’orange est d’or le matin, d’argent à midi et de plomb le soir. Effectivement, un jus d’orange pressé pris avant le coucher engendrera inévitablement des perturbations dans le sommeil.
Il vaut mieux garder pour le déjeuner cette somptueuse salade ornée de fines tranches d’oranges pelées à vif et de zestes émincés, le tout assaisonné de moutarde forte et d’huile d’olive.
Ainsi que cette recette de cocktail que Charles Monselet assurait détenir d’un Anglais gourmand :
Mettre dans un grand récipient 500 g de sucre en poudre. Exprimer par-dessus, le jus de 4 oranges et de 2 citrons. Verser un peu d’eau froide pour faire fondre le sucre. Mélanger.
Verser une bouteille de bordeau blanc sec. Remuer. Ajouter encore 2 dl de rhum et 300 g de sucre glace. Laisser refroidir 10 minutes.
Avant de consommer, ajouter une canette de bière blonde et bien battre pour faire mousser avant de servir.
Quant aux recettes à l’orange aux effets bienfaisants, il en est deux qu’on disait fort appréciés par Colette :
Râper la peau d’une orange et en extraire le jus
Faire dorer au beurre 4 escalopes de veau et les retirer de la poêle.
Ajouter 2 cuillérées à soupe de crème fraîche, l’écorce râpée et le jus de l’orange avec 3 cuillérées à soupe de rhum.
Remettre les escalopes dans la sauce, bien assaisonner de sel et de poivre.
Laisser cuire 5 minutes. Puis peler à vif une autre orange, la découper en rondelles et s’en servir comme garniture.
Travailler 2 jaunes d’oeufs avec 100 g de sucre. Conserver les blancs.
Quand le mélange est bien mousseux, ajouter 40 g de farine, le jus de 2 oranges d’Espagne, 4 cuillérées à soupe de liqueur d’orange.
Touiller pour homogénéiser.
Mettre ensuite au bain-marie. Laisser épaissir en remuant constamment et faire refroidir un peu.
Incorporer ensuite les 2 blancs d’oeufs battus en neige. Déposer le tout dans un moule à soufflé beurré. Faire cuire au four pendant 45 minutes et servir immédiatement.
Après avoir goûté ces prouesses culinaires, s’il n’y a que le soufflé qui monte, et si vraiment aucun effet ne se fait ressentir lors d’efforts postdégustation, il ne restera plus qu’à pester : Ôrange ! Ô désespoir !…
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