Est-ce la déferlante Indiana Jones ? Après quelques jours de pluie, la Croisette a retrouvé le sourire, et ce n’est pas pour déplaire à notre envoyé spécial.
Elle est guillerette la Croisette, l’âme en fête et l’impatience d’un enfant à la veille de Noël. Il faut dire que le dernier opus d’Indiana Jones : « Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal » est attendu depuis… dix neuf ans ! Quant à Steven Spielberg, absent du Festival depuis « La Couleur Pourpre » en 1986, sa venue frôle la rencontre du quatrième type tant la corporation cinématographique le considère comme un Mythe. Quoiqu’il en soit, les critiques de tout âge trépignent d’impatience, la projection hors compétition est prévue pour le soir même et l’on peut sincèrement avouer sans rougir que le nouvel Indiana Jones (alias Harrison Ford) et malgré ses 65 printemps, flanque un sacrée coup de fouet à la Croisette.
Du coup, on aperçoit Fred sans Omar, totalement hilare et improvisant un sketch au balcon du troisième étage du Martinez. Il plaisante sur les portugais et le public s’enthousiasme, surenchérit dans le rire de connivence parce que, oui, c’est important de lui montrer qu’on l’aime l’artiste qui vous accorde deux minutes de son temps.
A force de faire le pied de grue dans l’espoir de voir quelqu’un de connu, entendons par là : qui est au minimum passé une fois à la télévision, comment ne pas laisser éclater sa joie lorsque le miracle se produit ? Des heures d’attente récompensées par de si précieux instants, on frôle l’Eternité. Mais c’est humain, comme l’on peut constater que plus la célébrité est avare ou discrète, plus elle est désirée par le public. Et là, Claude Lelouch a bien compris la recette. Comment ne pas être épié ou suivit ? Tout simplement en marchant dans les rues de Cannes comme « Monsieur tout le monde », l’air de rien du tout et ça fonctionne ! Même s’il est dans les lieux pour présenter hors compétition son dernier film : « Roman de Gare », le cinéaste français est un piéton qui déambule normalement et cette proximité déstabilise la faune de fans à l’affût du « tout sensationnel ».
En fin de journée, tournage d’un film US dans la cour du Majestic qui relate le Festival de Cannes, film dans les conditions du direct en somme. On y reconnaît Jennifer Tilly (Les Doors, La Fiancée de Chucky, Coups de feu sur Broadway) campant le rôle principal avec légèreté et truculence au beau milieu d’un public français qui la connaît peu tandis qu’elle est une star aux Etats Unis ! Alors là, je ne peux m’empêcher de dire : « bravo à Jennifer Tilly et surtout : bravo à cette bien belle magie de Cannes… ».
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