Notre envoyé spécial à Cannes, photographe allumé et roi de la nuit, Renaud SantaMaria, hante les coulisses du festival. Acerbe, forcément acerbe, sauf quand il croise le sourire d’Angelina.
Petit détour curieux en matinée à la gare de Cannes et premier constat : l’endroit a subit une mutation à peine concevable. Comme par enchantement, le soleil est de retour accueillant de sa superbe des voyageurs pressés dont un grand nombre est déjà en smoking. Contrairement à l’arrivée toute germanopratine de la veille, les taxis se ruent à l’appel des accents cosmopolites qui les hèlent. La gare de Cannes ressemble soudain à la place de l’Etoile.
Sur la Croisette, les Cannoises comme les étrangères sont toujours aussi blondes, les apprentis « mimes Marceau » battent le bitume, la glace au chocolat est au prix d’un dvd, la mer n’intéresse quasiment personne et la police semble faire de la figuration pour un péplum hollywoodien. En début d’après-midi, la troupe des fous furieux d’Action Discrète (Canal+) se font mettre dehors manu militari de l’hôtel Carlton. Sébastien Thoen, membre très actif de la joyeuse bande et habillé en « France quart monde » m’explique qu’ils se font passer pour des Ch’tis à Cannes demandant à être hébergés dans la suite de Dany Boon : « On dit à tout le monde que le cinéma français c’est un peu nous, les ch’tis, 20 millions d’entrées quand même… On se fait jeter de partout, notre caméra cachée va être un vrai petit bonheur ».
Plus loin, je croise le pape du porno européen, Pierre Woodman, qui m’assure « n’être là que pour des vacances, pas de boulot, si, si… ». Personne ne parle de cinéma, on se questionne pour savoir où trouver des places pour la soirée de Béatrice Ardisson & Paris Première qui se déroulera…le lendemain soir ! Peu avant l’ouverture officiel du Festival, le hasard me conduit à l’hôtel Majestic où je tombe nez à nez sur la vedette la plus convoitée de ce 61ième Festival : Angelina Jolie sortant d’une interview pour le journal de France 2 avec Dustin Hoffman (la vidéo bientôt sur Bakchich T.V !).
Aux alentours de 18h00, la cérémonie est officiellement ouverte par Claude Lanzmann, le réalisateur de « Shoah ». Dennis Hopper monte les marches dans la quasi indifférence des nombreux badauds tandis que peu de temps après Eva Longoria déchaîne les foules. La série Desperate Housewife plus forte que Easy Rider, pour le Festival Du Cinéma, étrange tout de même…Ou peut-être pas, c’est certainement aussi cela la magie de Cannes .
Lire la précédente chronique de Renaud Santamaria :
Et le portrait du président du festival par Félicia Potins