La Cgt de Bernard Thibault sort la tête haute du conflit social. Parmi les perdants, le patron de la Ratp, celui de la Cfdt, sans oublier Christine Lagarde, qui s’est pris un savon de Sarkozy
Il faut savoir arrêter une grève. Tout le monde connaît cette célèbre phrase de Maurice Thorez. Les syndicats de cheminots ont su : depuis lundi 26 novembre tout est de nouveau normal à la SNCF et à la RATP. Certains annoncent même que la traditionnelle grève des contrôleurs de début décembre à l’occasion de l’introduction des horaires d’hiver n’aura pas lieu. Une des raisons mise en avant est que la pratique inaugurée par Jean-Pierre Raffarin lors des grèves de 2003 – portant déjà sur les retraites –, de ne pas payer les jours perdus, a été fermement confirmée à tous les syndicats par Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF. Cette fermeté affichée a convaincu les derniers irréductibles qu’il fallait souffler et faire le point. Ce n’est officiellement qu’un répit mais la lassitude gagne le front syndical. C’est pourquoi tout le monde se demande ce qui a bien pu pousser la CFDT à déposer un préavis de grève pour le 20 décembre. Bernard Thibault ne s’en cache pas en privé, Chérèque ne sait plus très bien sur quel pied danser et après avoir été à l’origine de l’accord sur les intermittents du spectacle à l’Unedic, il craint d’achever de passer pour un traître avec cette affaire de régimes spéciaux. D’où ce geste fort d’appel à une grève qui n’aura certainement pas lieu. Chérèque a du mal à conserver la main mais il n’est pas celui qui a le plus perdu dans l’aventure.
À l’Élysée, on fait un premier bilan du « novembre noir ». Il a surtout été rouge, car le vainqueur incontestable est Thibault. La CGT a mené le jeu de main de maître et l’idée de la négociation par entreprise mise en avant par Thibault a été la clé qui a ouvert la porte de sortie. Thibault au passage a repris le dessus sur Didier Le Reste, le leader des cheminots, qui, se souvenant que la grève de 95 avait fait la gloire et la carrière de Thibault, comptait bien profiter de l’occasion pour prendre rang vers la tête de la CGT. Il a beau annoncer fièrement que depuis le début du conflit, la CGT de la SNCF a récupéré 180 adhésions supplémentaires, tout le monde considère qu’il a loupé son coup. D’autant que Anne-Marie Idrac, autre grand vainqueur du conflit, ne se gêne pas pour appeler directement Thibault.
Grand communicant devant l’éternel et porte-parole de la SNCF pendant la grève, Guillaume Pépy, homme de gauche patenté, sort du conflit essoré. Hésitant dans ses échanges avec les syndicats, se montrant cassant pour ne pas dire hargneux, il a perdu de son aura et reculé dans sa conquête du siège de président. Il en va de même du PDG de la RATP. Ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin, Pierre Mongin a semblé attendre que cela se tasse à la SNCF. À la CGT, on commente : « Il a su rester très disponible ». Du côté du gouvernement, le conflit a assuré la gloire de Xavier Bertrand, entériné l’effacement de Fillon et provoqué une nouvelle colère de Sarkozy contre Christine Lagarde. Il a appris en effet que celle-ci avait téléphoné à Bertrand pour lui signifier l’opposition de Bercy au réaménagement de la grille salariale de la SNCF qui devrait coûter 80 millions d’euros, soit plus du tiers de l’économie envisagée sur le régime de retraite. L’accusant de ne pas être capable de dépasser le niveau des propositions des chefs de bureau de la direction du Budget, Sarkozy lui a intimé l’ordre de ne plus se mêler de cette affaire. À Bercy, on râle contre cette situation, en se consolant de constater que le ministère des Transports n’est même pas tenu informé de ce qui se passe sur les tenants et aboutissants de la négociation SNCF/RATP.
Seul point noir dans tout cela : l’Opéra est toujours en grève. « Casse noisette » est régulièrement différé. Mais que fait le conseiller social de Sarkozy, fan de lyrique ?
je suis entré à la SNCF en 1962.J’ai pris ma retraite en 2001.j’ai participé à moultes grèves et,jamais au grand jamais il ne m’a été payé un jour de grève.C’est de l’intox pour remonter l’opinion contre les cheminots.
D’autre part en tant que nanti j’ai bossé pendant 39 ans et les années avant 1968,c’était 48 heures par semaine,dons les 40 ans ne sont pas loin ;sauf queles 2 premières années dites d’apprentissage ont été prises en compte par la CRAM et non par la caissede retraite SNCF.Pour ces 2 ans,je touche 12€ par mois alors que jassurais des postes productifs parrallèlement à ma formation !!!!
UN NANTI