A Toulouse, Olivier Sadran commence à agacer les tenanciers du football. Avec de l’argent, un peu de pétrole et des idées.
Dans une ville du Sud-Ouest, pas vraiment fan de ballon rond, un petit gars commence à agacer les tenanciers du football. Enfin, surtout ses aimables homologues, présidents de clubs de Ligue 1, qui n’aiment pas qu’on leur résiste et se méfient de ceux qui règlent rubis sur l’ongle leurs transferts.
Malotru, Olivier Sadran, président-actionnaire majoritaire du Toulouse Football Club (TFC), a commis les deux impairs pendant l’été. En refusant de vendre son attaquant vedette, nouvel international, André-Pierre Gignac, à Lyon. Puis en achetant sans trop négocier le prix des joueurs à des plus petits clubs.
D’autant plus agaçant que les résultats commencent à suivre – une qualification pour la lucrative Ligue des champions en 2007, une 4e place en 2009 – et que le bonhomme étoffe son réseau. Fort proche du maire de la ville rose, Pierre Cohen, Sadran a aussi dans sa manche un homme très connu des Toulousains, mais plutôt discret dans ses rapports avec le patron du « Téfécé » : Patrick Timbart.
Porte-parole de Total durant le procès AZF, délégué intermittent du pétrolier dans la région, Timbart a connu un joli parcours au sein du géant français. Numéro 2 en Egypte et aux Pays-Bas, nommé en Angola du temps de la guerre civile pour finalement bien vivre la fusion avec Total et se voir bombarder dans la filiale suisse. D’où, Toulousain de naissance, il a été sollicité pour calmer les remous en vue du procès AZF. « Il savait donner des gages au pouvoir qui le lui rendait bien, glisse un de ses anciens collègues. Il est toujours passé pour un habile négociateur et un fin politique ».
Un homme avisé sur lequel Sadran a décidé de s’appuyer depuis deux ans. Nommé conseiller dans sa société de restauration d’entreprise Newrest et même patron de la filiale marocaine, le bonhomme a déjà décroché un contrat… avec Total. De l’argent, un peu de pétrole, des idées, Sadran n’a pas fini d’agacer…
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