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Itinéraire de deux papys gâtés

Centrafrique / samedi 8 juillet 2006 par Xavier Monnier
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Un duo de papys, un ponte de la Franc-maçonnerie, Francis Castagnède et un ancien sénateur, Jean Pierre Camoin, cherche à faire la pluie et le beau temps en Centrafrique. Au grand dam de l’Elysée, qui connaît leur pedigree.

Ni les incursions de rebelles tchadiens au Nord du pays (cf « simple comme un coup de fil »), ni l’activité des hommes de l’ancien président André Kolingba au sud n’inquiètent la présidence française. Après tout, le dispositif Epervier devrait règler sous peu les débordements tchadiens et la résidence de Kolingba, sur les bords de l’Oubangui est d’autant plus facile à surveiller qu’elle jouxte la résidence de l’ambassadeur de France. Jean-Pierre Camoin Non, les principaux soucis sont localisés à Bangui et se limitent à deux personnes : Jean-Pierre Camoin et Francis Castagnède, des multicartes jugés trop peu discrets, notamment dans la gestion du dossier « Gateway ». Leur lobbying est pourtant efficace, notamment auprès du ministre des télécom, Fidèle Gouandjika. Le 15 novembre dernier, le président Bozizé signait un décret qui oblige tous les opérateurs des réseaux et des services autorisés de télécommunications, les fournisseurs d’accès à l’Internet et aux réseaux indépendants présents en Centrafrique à emprunter la passerelle unique de la Socatel, propriété de France Télécom. Un jackpot pour l’entreprise française et pour ses deux compères « conseillers ». Le 18 avril dernier, le ministre signait l’arrêté d’application… et le 17 mai, le Conseil d’Etat l’invalidait. Dans la foulée, les parlementaires centrafricains retoquaient le projet de loi portant sur la réglementation des télécommunications.

Des manières un peu trop cavalières

Les manières des deux papys n’auraient guère plus aux députés et agacent de plus en plus le château élyséen. Ponte de la grande loge nationale de France (GLNF) en Afrique, ambassadeur plénipotentiaire de la république centrafricaine, le « petit blanc » Francis Castagnède n’est pas bien vu à Bangui. Les mauvaises langues persiflent sur ses virées en Mercedes prêtées par la présidence, ses nuits en « bonne compagnie locale » à l’Oubangui hôtel ou sur le stage de son fils à la Socatel. Ses familiarité avec François Bozizé- affichées notamment au cours d’un déjeuner à la présidence - choquent. Et son intervention dans la rénovation de la résidence officielle de Centrafrique au Vésinet paraît louche. Quant à Jean-Pierre Camoin, ses états de services suffisent à éveiller les craintes de l’Elysée, d’autant qu’il s’en recommande souvent. En début d’année, l’ancien sénateur d’Arles participe à la campagne présidentielle béninoise, du candidat Hougbedji et promet, à tort, au Quai d’Orsay que son poulain sera vainqueur. De passage au Togo, il se rapproche du juriste aixois, Charles Debbasch, afin d’installer la société Bivac (société de sécurité et de gestion portuaire), dont il est représentant, à Lomé.

Un duo qui a écumé l’Afrique de l’Ouest

Et les deux compères ont beaucoup oeuvré également en Côte d’Ivoire aux commandes du Carfi (Cercle d’amitié et de soutien au renouveau franco-ivoirien). Structure de lobbying pro-Gbagbo dont Camoin est président et Castagnède trésorier, le Carfi a été accusé dans la presse internationale d’avoir servi à contourner des appels d’offres internationaux au profit d’entreprises françaises. La proximité de Camoin avec le pasteur Koré, objecteur de conscience du couple Gbagbo, tout comme son rôle dans l’affaire Didier Julia, n’ont fait qu’ajouter un peu de piment à la réputation du couple…

Mais l’échec du dossier « Gateway » en Centrafrique assombrit quelque peu leur avenir. La révocation de Gilles Minard de la présidence de Bivac International, et le remplacement de Michel Roussin à la tête du Medef Afrique, prive Camoin de ses parrains et passerelles les plus essentielles. Et les récentes nominations à Bangui laissent présager ue reprise en main de la part de Paris.

Un nouveau ministre des affaires étrangères très pro-élyséen a été nommé en Centrafrique. Et si l’ancien ambassadeur de France, Jean-Pierre Destouesse, entretenait d’exécrables relations avec le pouvoir centrafricain, son successeur, Alain Girma, est ressorti ravi de son entretien avec le Président Bozizé. Les papys risquent d’en pâtir.


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