Le livre People Politicus décrypte les relations amour-haine entre monde politique et milieu artistique. Au menu, un chapitre "Le show-biz pour Sarko" avec ceux qui ont dit oui et ceux qui ont dit non.
Avec son livre People Politicus, le journaliste Yves Azéroual décrypte les relations amour-haine entre monde politique et milieu artistique. Au menu, un chapitre délicieux, « Le show-biz pour Sarko ». Où quand le Président bling-bling racole les stars. Morceaux choisis en guise d’apéro avant votre lecture du dossier de Bakchich Hebdo n°26.
En 2005, Rachida Dati, toute-puissante dans le cabinet de Beauvau, cherche à jouer les intermédiaires entre l’humoriste et l’homme politique. Il n’y aurait eu qu’une conversation au téléphone avec Jamel Debbouze, alors qu’il cherche des financements pour les producteurs d’Indigènes et le réalisateur Rachid Bouchareb. (…) Le film obtiendra des subventions si et seulement si Jamel organise à Trappes, sa ville de naissance, un déplacement avec le ministre de l’Intérieur ! « Le comédien n’est pas tombé dans le piège », indique Mohamed Nemmiche (ndlr : conseiller de la production). L’instrumentalisation de la star, adulée en banlieue, ne réussit pas. Le candidat UMP aurait pourtant bien voulu modifier l’image exécrable qu’il véhicule dans ces villes stigmatisées, en se promenant avec l’hyperpopulaire Jamel. Pas dupe du rôle que veut lui faire tenir Rachida Dati, le people fait faux-bond au politique.
(…) en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy croise Roger Hanin qu’il essaie de convaincre de le soutenir. « Mais je suis communiste », lui lance le beau-frère de l’ex-président Mitterrand. Sans se démonter, le leader UMP lui tend un discours très social prononcé la veille. « Tiens, lis ça, et tu verras que rien ne nous différencie. » Séduit, le commissaire Navarro, d’abord sur Europe-1, puis dans une émission de télé, déclare, à la surprise générale, qu’il votera au second tour pour Nicolas Sarkozy − son bulletin va à Marie- George Buffet au premier tour, car il vote communiste depuis 1995−, estimant que Ségolène Royal « n’est pas outillée » pour la présidence. Depuis, la lune de miel entre les deux hommes dure.
Nous sommes au début de l’année 2007, en pleine campagne présidentielle. Fabrice Luchini reçoit un appel sur son téléphone mobile. « Bonjour, ici le ministère de l’Intérieur, ne quittez pas, on vous passe le ministre. » À l’autre bout du fil, Nicolas Sarkozy souhaite engager la conversation avec l’acteur. Le comédien croit à une mauvaise blague et raccroche. Deuxième appel, en direct. « Écoutez, si vous doutez que je suis Nicolas Sarkozy, voilà le numéro du standard du ministère, demandez-mon bureau, j’attends votre appel. » Le comédien, un moment abasourdi, s’exécute. C’est effectivement Nicolas Sarkozy, qu’il n’a jamais rencontré de sa vie, qui l’invite à déjeuner !
Pour en savoir plus sur la fine stratégie de Sarko Ier avec les people, rendez-vous dans le dossier de Bakchich Hebdo n°26, en vente chez votre marchand de journaux jusqu’au 4 juin inclus et sur le site.
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