Après avoir intimé à sa rédaction, le 21 avril, d’annoncer à 19 heures le décès de Pascal Sevran, qui n’était pas du tout mort, Jean-Pierre Elkabbach, big boss d’Europe 1, a finalement reconnu qu’il s’était un peu emballé.
« C’est la première grande faute de ma carrière », a-t-il aussitôt précisé. Il s’agissait là, bien évidemment, d’une boutade, probablement destinée à dérider le chef de l’Etat français, qui, de fait, a bien ri : « Ce Jean-Pierre, quand même, quel déconneur », a-t-il déclaré à son fidèle Henri Guaino, qui en a convenu d’enthousiasme.
Nicolas Sarkozy, en effet, ne peut pas ne pas savoir que l’interminable carrière de Jean-Pierre Elkabbach au sein des audiovisuels public et privé a été jalonnée de saynètes où l’on aurait vainement cherché trop d’excessive retenue.
Nicolas Sarkozy, par exemple, se rappelle sans doute la confidence qu’il fit naguère à un animateur fameux, et que Serge Halimi rapporta [1] en ces termes : « A Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach, vieux routier du journalisme de révérence, bichonne son lévrier balladurien depuis si longtemps que Sarkozy a avoué à Michel Drucker : « C’est le premier à m’avoir donné ma chance » ».
Nicolas Sarkozy, autre exemple, se rappelle sans doute qu’à l’époque, point si ancienne, où lui-même ne présidait encore que l’UMP, en 2006, Jean-Pierre Elkabbach l’avait consulté, avant de recruter un(e) journaliste politique chargé(e) de suivre l’…UMP. Les deux hommes trouvaient cela tout à fait naturel : « C’est normal », avait observé Sarkozy. C’est « normal », avait ajouté Elkabbach [2]. Nicolas Sarkozy, enfin, se rappelle sans doute qu’au mois de janvier 2007, comme il démarrait sa campagne présidentielle, Jean-Pierre Elkabbach, interviewant le socialiste Jean-Louis Bianco et s’emmêlant quelque peu les pinceaux, avait parlé d’un conseiller en communication du candidat UMP comme d’un possible « inspirateur » - au point que Bianco avait dû le rappeler à l’ordre d’un lapidaire : « Vous n’êtes pas de l’UMP, Jean-Pierre Elkabbach ! ».
Péchés véniels, certes, que l’intéressé ne considère nullement comme des fautes – ni comme le signe d’une connivence quelconque. Le jour où François Bayrou a eu l’outrecuidance de mettre en doute l’indépendance de certains médias, Jean-Pierre Elkabbach a ainsi piqué une grosse colère, estimant qu’il était « arrivé » au leader centriste « d’être mieux inspiré », et que les journalistes « ne pourr(aient) jamais être fiers d’être inféodés aux ordres de tel ou tel ». Pour un peu, il aurait, de rage, annoncé le décès de Bayrou – sans même consulter Sarkozy.
Et George Marchais s’adressa à Jean-Pierre Elkabbach…
Sa première faute ….hihihi c’est vraiment une tâche…
Comment ces gens là peuvent-ils durer aussi longtemps ?
Et quelle sera la sanction du CSA, quand Olivier Mazerolle a été licencié pour avoir annoncer la mort politique de Juppé ?