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Correspondante de guerre, un éloge à la banalité

Liberté dessinée / samedi 28 février 2009 par Bertrand Rothé
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Si vous pensez que RSF avait quelque chose à dire sur les reporters de guerre, et bien vous vous trompez.

Une belle femme bédégénique, prix Albert Londres, Anne Nivat, raconte sa vie à Daphné Collignon, la scénariste illustratrice.

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© Daphné Collignon

On apprend que notre reporter de guerre porte des talons et qu’elle a « une taille énergique ». Mais elle n’aime pas qu’on le dise. C’est quand même écrit. Le lecteur ne peut pas l’ignorer, d’autant que les illustrations de qualité subliment notre reporter de guerre. Ce n’est pas la seule contradiction de cette BD. Notre reporter a fait Sciences Po Paris, elle a même un doctorat en sciences politiques, or elle «  ne vote pas par choix, parce que (elle) estime que (elle) n’y connaît rien ». Allez comprendre. Et tout est à l’avenant.

Page 23. C’est le tour des banalités. « Revenir en France c’était vraiment le truc le plus banal qui soit ! » et trois dessins plus loin. «  Je trouve toujours ça assez banal ! ». Le lecteur s’ennuie déjà, il ne lui reste que 40 pages à lire. Heureusement, il y a des tensions.

A une question de Daphné, Anne répond «  Non. Ou alors, tu meurs. Tu choisis de te donner la mort », la jeune femme qui l’écoute, n’hésite pas « ça t’a traversé l’esprit ? » et notre héroïne : « … Peut-être… ». On aurait souhaité en savoir un peu plus. Ce sera pour une prochaine fois. Il y aura peut-être une suite. Ca se fait dans la bd.

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© Daphné Collignon

Heureusement qu’Anne affirme qu’elle a appris le «  Story »… «  un long article de plusieurs pages, avec une enquête, des études fouillées, un reportage sur le terrain, un fil conducteur… », en une ligne tout ce qui manque à cette bd, malgré de belles illustrations. Par solidarité elle aurait pu conseiller la scénariste.

Si vous souhaitez aider Reporters sans Frontières vous pouvez aussi acheter « 100 portraits de stars pour aider la presse ». Vous pourrez y admirer Dominique Issermann, Kate Barry, Sylvie Lancrenon ou encore Carole Bellaïche … des photos glamours, «  au sens premier du terme, celles qui dévoilent ». Il n’y a pas de bulles, mais ça ne dérange pas. Ces femmes portent des talons et ont des tailles énergiques, et elles aiment qu’on les regarde.

A lire ou relire sur Bakchich.info

A trop crier : « A bas Bush », on en oublierait presque à quel point l’homme laissera une trace dans l’histoire. Au grand homme la BD reconnaissante.
Sarkozy en rêvait, Charb l’a fait. Dessinateur de talents et de talons, il décline pour l’omniprésident le petit livre rouge du grand timonier.
Spain Rodriguez, figure de la BD underground, livre une biographie d’Ernesto Guevara où l’Histoire se mêle à l’icône. Pénétrons ensemble avec cette « bio graphic » derrière le béret à l’étoile, la barbe drue et la fumée du (…)
Anne Rivat, correspondante de guerre. Par Daphné Collignon. 64 pages. 15,95 euros et c’est chez Soleil Productions.

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5 MESSAGES

Forum

  • Correspondante de guerre, un éloge à la banalité
    le dimanche 8 mars 2009 à 22:22
    oui, une BD n’est pas que ça… Et puis c’est facile de prendre des phrases hors contexte et de les critiquer sans justification… c’est pas ça l’essence du journalisme, le contexte ? Le Photographe est une BD splendide, mais je n’ai pas l’impression que la comparaison soit justifiée avec celle là, apparemment la démarche n’est pas la même. Pour en avoir vu qqs planches sur le site de Soleil, le sujet est différent et le discours aussi. Et puis, qu’est-ce qui vous dérange ? Qu’Anne Nivat ait fait Sciences Po, ou qu’elle ne vote pas par choix ? c’est vrai que c’est pas très politiquement correct tout ça. Oh, c’est vrai.
  • Correspondante de guerre, un éloge à la banalité
    le jeudi 5 mars 2009 à 12:18, frankie a dit :
    Story »… « un long article de plusieurs pages, avec une enquête, des études fouillées, un reportage sur le terrain, un fil conducteur… » C’est le BD en question. Ca fait rigoler. Car la plupart du temps, c’est du baclage par un journaliste envoyé "spécial" inculte, myope mais dégoulinant de suffisance. Il y a quelques temps dans la presse usaméricaine, il y avait un dessin d’un éléphant avec une dizaine de journalistes autour, avec les yeux bandés. Celui qui touchait la queue disait que c’était un pinceau. Celui qui tatait la trompe disait que c’était un tuyaud d’arrosage. Un autre aui frotter la jambe affirmait qu’il s’agissait d’un arbre. Et ainsi de suite. Personne ne voyait l’éléphant. Dans la vie réelle, cela aboutit à justifier les invasions, les guerres (comme en Iraq ou en Afghanistan), et des morts bien sûr. Oh, pas des morts européens ou usamaéricains. Que chez les populeux lointains !
  • Sinon, Le Photographe
    le samedi 28 février 2009 à 14:23

    Sinon il y a toujours LE PHOTOGRAPHE de GUIBERT, LEFEVRE, LEMERCIER, aux éditions Aire Libre Dupuis.

    C’est une BD sur le périple en Afghanistan de Lefevre, photographe reporter, qui suit, en pleine guerre avec l’URSS, une caravane de Médecins Sans Frontières. Et c’est très réussi.

    il y a un site : http://lephotographe.dupuis.com/

    • Sinon, Le Photographe
      le samedi 28 février 2009 à 15:56, Bertrand Rothé a dit :

      Monsieur

      Devant le niveau de cette bd je me suis replongé dans les 3 tomes du photographe et je peux dire que cela a été pour moi un très grand moment de plaisir. Ca se relit avec autant de plaisir même quelques années aprés.

      C’est un chef d’oeuvre.

      Cdt

      Bertrand Rothé

  • Correspondante de guerre, un éloge à la banalité
    le samedi 28 février 2009 à 13:17
    Humpf… Une BD n’est pas que ça quand même… Pourquoi ne pas parler de la narration, du découpage, du choix, qui semble être particulier, du graphisme etc… Bref de toutes ces petites choses qui font une BD… Je n’ai pas lu cette histoire, mais je pense quand même que l’on peut s’attarder sur d’autres choses que l’histoire en elle même..
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