Si vous pensez que RSF avait quelque chose à dire sur les reporters de guerre, et bien vous vous trompez.
Une belle femme bédégénique, prix Albert Londres, Anne Nivat, raconte sa vie à Daphné Collignon, la scénariste illustratrice.
On apprend que notre reporter de guerre porte des talons et qu’elle a « une taille énergique ». Mais elle n’aime pas qu’on le dise. C’est quand même écrit. Le lecteur ne peut pas l’ignorer, d’autant que les illustrations de qualité subliment notre reporter de guerre. Ce n’est pas la seule contradiction de cette BD. Notre reporter a fait Sciences Po Paris, elle a même un doctorat en sciences politiques, or elle « ne vote pas par choix, parce que (elle) estime que (elle) n’y connaît rien ». Allez comprendre. Et tout est à l’avenant.
Page 23. C’est le tour des banalités. « Revenir en France c’était vraiment le truc le plus banal qui soit ! » et trois dessins plus loin. « Je trouve toujours ça assez banal ! ». Le lecteur s’ennuie déjà, il ne lui reste que 40 pages à lire. Heureusement, il y a des tensions.
A une question de Daphné, Anne répond « Non. Ou alors, tu meurs. Tu choisis de te donner la mort », la jeune femme qui l’écoute, n’hésite pas « ça t’a traversé l’esprit ? » et notre héroïne : « … Peut-être… ». On aurait souhaité en savoir un peu plus. Ce sera pour une prochaine fois. Il y aura peut-être une suite. Ca se fait dans la bd.
Heureusement qu’Anne affirme qu’elle a appris le « Story »… « un long article de plusieurs pages, avec une enquête, des études fouillées, un reportage sur le terrain, un fil conducteur… », en une ligne tout ce qui manque à cette bd, malgré de belles illustrations. Par solidarité elle aurait pu conseiller la scénariste.
Si vous souhaitez aider Reporters sans Frontières vous pouvez aussi acheter « 100 portraits de stars pour aider la presse ». Vous pourrez y admirer Dominique Issermann, Kate Barry, Sylvie Lancrenon ou encore Carole Bellaïche … des photos glamours, « au sens premier du terme, celles qui dévoilent ». Il n’y a pas de bulles, mais ça ne dérange pas. Ces femmes portent des talons et ont des tailles énergiques, et elles aiment qu’on les regarde.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Sinon il y a toujours LE PHOTOGRAPHE de GUIBERT, LEFEVRE, LEMERCIER, aux éditions Aire Libre Dupuis.
C’est une BD sur le périple en Afghanistan de Lefevre, photographe reporter, qui suit, en pleine guerre avec l’URSS, une caravane de Médecins Sans Frontières. Et c’est très réussi.
il y a un site : http://lephotographe.dupuis.com/
Monsieur
Devant le niveau de cette bd je me suis replongé dans les 3 tomes du photographe et je peux dire que cela a été pour moi un très grand moment de plaisir. Ca se relit avec autant de plaisir même quelques années aprés.
C’est un chef d’oeuvre.
Cdt
Bertrand Rothé