Après nos chouchous de l’année, voici les pires daubes, les nanars, les horreurs de 2009. Une liste bien évidemment subjective et de mauvaise foi.
Après nos chouchous de l’année, voici les pires daubes, les nanars, les horreurs de 2009, avec en tête Tarantino et ses « 12 Saloperds ». Une liste bien évidemment subjective et de mauvaise foi, histoire de se venger des tacherons qui nous ont pollué les rétines.
A part l’épatant "Reservoir Dogs" et l’expérimental "Boulevard de la mort", le cinéma copié/collé/référentiel de Tarantino me gave. Ici, on atteint l’Himalaya du n’importe quoi : 2h 40 de parlotte insupportable (sérieux, ça vous fait marrer les blagues sur Winnetou ?), un pseudo hommage au septième art (ah oui, il y a une affiche d’un Clouzot), un mauvais goût assumé (Mélanie Laurent qui se maquille en Indienne sur fond de Gorgio Moroder)… Ça se veut post-moderne, c’est juste une grosse baudruche, "La Grande vadrouille" en pas très drôle mais en beaucoup plus fatigant. De plus, le côté révisionniste de l’histoire et l’aspect fun de la violence (c’est trop cool de scalper des nazis, non ?) ont fini de transformer ce drôle d’objet filmique en pudding assez déplaisant.
Le vide, le rien absolu, le néant sidéral. Chiara pique sa petite crise d’adolescence et Christophe Honoré filme ça avec le talent d’un cadreur de France 3 Douarnenez. Comme il faut meubler un peu, il met en scène une megateuf bretonne, avec crêpes, cidre, sabots et danses folkloriques. L’imposture de l’année.
Après avoir pollué les écrans avec ses navets réacs et bas du front, Luc Besson a décidé d’infliger son mauvais goût aux enfants. Cette suite des Minimoys, sponsorisée par une banque, est d’une nullité crasse, avec des séquences live étirées au maximum pour faire des économies de budget sur la 3D. Et quand il se passe enfin quelque chose, l’écran se barre d’un « A suivre ». « C’est une arnaque ! », a hurlé mon fils de six ans. Tu seras un kritik, mon fils !
Jean-Pierre Jeunet tente de nous fourguer un « Dany Poulain contre les méchants marchands d’armes ». Il nous ressert son « esthétique » rétro-kitsch, mais cette fois vue à travers un filtre jaune-pisse du plus bel effet… Jeunet se rêve en Chaplin, c’est juste un mauvais clippeur, un cinéaste sans âme.
De gros moyens pour tourner un film d’action à l’américaine, mais pas de scénario et un manchot derrière la caméra. Du cinéma bling bling, interprété par Tomer Sisley, doté du charisme d’un bulot.
Un sérieux coup de mou pour Patrice Chéreau. Il voudrait nous raconter quelque chose de très perso, il se fourvoie dans une caricature de film d’auteur parisien, un truc antipathique et vain. Dur… Une scène cependant : quand Duris aide un motard accidenté, qui va mourir en quelques secondes.
En Louisiane, le très taciturne Tommy Lee Jones traque un méchant serial killer et hallucine grave. Bertrand Tavernier réalise son rêve (tourner aux Etats-Unis) et signe un polar aussi excitant qu’un épisode de Derrick. Attention, dans 15 minutes, je mets mon clignotant…
Du vol, pur et simple. Le duo de "Brice de Nice" remet le couvert et s’attaque à la BD de Morris et Goscinny. C’est mal écrit, pas drôle, tourné avec les pieds et interprété par des comédiens en roue libre. UGC, remboursez !
Le marketing a tenté de nous faire prendre ce nanar poussif tourné avec 20 centimes pour le film le plus effrayant depuis "L’Exorciste". Même pas peur !
Depuis des années déjà, Michael Mann ne semble intéressé que par la forme : le galbe d’une Ferrari, la trajectoire d’un avion, la profondeur de la nuit. Avec son image numérique, il invente ici le futurisme rétro et c’est sublime. Côté scénario, c’est le vide absolu, et Public Enemies se résume à une vague course-poursuite entre Dillinger et un flic coriace. Déceptiooooon !
Pour finir, Big up à BHL, plus grand philosophe du XXe et XXIe siècle. Non content d’être un immense cinéaste, BHL est aussi un critique visionnaire. Il l’a prouvé dans les colonnes du Point en octobre dernier en défendant un des chefs-d’œuvre de l’année (pas le Audiard, le von Trier ou le Mendoza, non, non) : "Cinéman" de Yann Moix ! « Un film total », « qui fera date », « le spectacle le plus impressionnant qui nous soit donné de voir ces jours-ci »… Quoi que tu aies fumé, BH, la rédac de Bakchich t’implore : fais tourner…
A lire sur Bakchich.info :
Génial, le Eric Zemmour du cinéma !
Blague à part, tout à fait d’accord avec Spino For Ever. Morse, Gran Torino et les Noces Rebelles sont 2 grosses bouses aussi, à ajouter peut être ? (Quitte à faire une liste de bons films de 2009 pour y taper dessus, autant ne pas les oublier !) Et puis si vous voulez vraiment des daubes, allez faire un tour sur Nanarland, ou re-regardez un épisode de Walker Texas Ranger par exemple ! Je comprends l’aspect "fun" de l’article, l’aspect "mauvaise foi", mais ya un boulot monstre, une envie d’innover, d’originalité dans certains de ces films (attention je ne défends pas Lucky Luke, celui-là me sort par tous les orifices, et même par certains que je ne croyais pas être des orifices).
Enfin bon, pas génial ni très intéressant comme article (mais suffisamment pour me donner envie de répondre. Comme quoi.)
PS : Si vous voulez voir une bonne daube, j’ai récemment vu Dance of The Dead. Grosse poilade entre potes assurée.
hello Mr Godin
Pas beaucoup de vraies merdes dans ce top-là (mais vrai, entre franchouillardises décomplexées et nanards ricains survitaminés, la liste serait trop longue). J’ai du mal à croire que vous avez préféré (au hasard) Underworld 3, Coco, Wolverine ou le Missionnaire au Tavernier ou au Tarantino.
Le pire, non. Des déceptions personnelles tout au plus.
Ce genre d’accroche ("les pires daubes"…), même si ça défoule, même si c’est potache et sympathique, ne fait finalement qu’apporter de l’eau au moulin des tristes contempteurs de la critique.
Sinon, puisque vous semblez particulièrement affectionner l’immense Yann Moix, je vous signale qu’il est attaqué en justice par les (remarquables) cinémas Utopia (les détails dans le lien ci-dessous - ’tention, c’est long mais dense).
bien à vous
S.
Cher Spino,
Vous avez raison, on attend pas la même chose du dernier Tarantino et d’un blockbuster avec un super-héros à griffes. Néanmoins, et ce n’est pas de la pose, j’ai trouvé le Tarantino et le Tavernier abominables. Pas vu Underworld (sorry), mais même si Wolverine est un nanar, c’est quand même plus fun et énergétique que Diane Krueger qui joue aux charades ou Tommy Lee Jones qui erre dans les bayous.
Merci pour l’info sur Yann Moix et à bientôt de vous lire, cher ami.