« Bakchich » revient cette semaine à la traditionnelle bande-dessinée franco-belge. « Les gens honnêtes », réalisé à quatre mains par Christian Durieux et Jean-Pierre Gibrat, est sorti le 20 août dernier. Publié chez Dupuis dans sa collection « Air libre » qui souffle cette année ses 20 ans, l’album traite d’une famille chahutée par les imprévus du quotidien. Un brin tragi-comique.
Les histoires de famille font toujours recette. Et quoi de mieux pour commencer qu’une fête d’anniversaire avec enfants, parents divorcés et grand-mère en retard. Les remarques fusent sur le ton d’un « Air de famille » jusqu’à ce que Philippe, le père de la tribu qui fête ses 53 ans, apprenne d’un coup de fil qu’il est viré. « Attends, ils te virent comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir ?! » dixit sa fille scandalisée. Que va-t-il bien pouvoir faire de sa vie ce cinquantenaire qui n’est plus très loin de la retraite ? Voilà le fil rouge de l’album jeté dès les premières pages.
Le duo franco-belge colle à la formule classique. Une ligne plutôt claire, des vignettes bien alignées et des planches d’une régularité imparable. On aime ou pas mais l’équation fonctionne encore. Pas de doute, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. S’il est indispensable que la bande dessinée se soit diversifiée au fil du temps, Durieux et Gibrat nous prouve qu’il n’est pour autant pas nécessaire de mettre à la poubelle la tradition et les techniques qui ont fondé le genre. Les deux compères ne sont pas des débutants. Jean-Pierre Gibrat s’était déjà illustré dans le Sursis, une petite merveille, encensée par les libraires, le public et la presse.
Sur la même note, Les gens honnêtes joue la carte de la simplicité, sans déploiement des grands et bons sentiments. Une tranche de vie d’une famille française tout ce qu’il y a de plus ordinaire et unique. Honnête ? Pas si sûr mais quand c’est pour rouler un jeune premier qui se prend pour la reine d’Angleterre, impossible de se mettre le lecteur à dos. Et puis pas vu, pas pris ! Si Gibrat s’est occupé du scénar’ et Durieux du dessin, il semblerait que ce soit Marmelade le coloriste de l’histoire. L’album s’aventure dans les dégradés de couleurs et les contrastes francs. On navigue entre le chaud et le froid, entre le jour et la nuit. Une réussite.
La rentrée bande-dessinée a donc déjà commencé mais septembre devrait réserver quelques bonnes surprises. Fini les vacances, dessinateurs à vos carnets. Quant à Durieux, Gibrat et Marmelade, on espère qu’ils planchent déjà sur le tome 2.
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