COUPS DE BOULE

Bourse : Quand les gourous se mettent le doigt dans l’oeil

vendredi 19 septembre 2008 par Olivier Vilain

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C’est fait ? Le système financier a échappé au krach final ? Après une descente aux enfers, le CAC 40 a perdu jusqu’à 30% depuis le 1er janvier à l’image des bourses de la planète ; après quelques infarctus parmi les gérants de portefeuilles parisiens, les cambistes sont de nouveaux aux anges.

C’est de nouveau l’euphorie. Le Trésor américain s’engage à prendre en charge les milliers de milliards de crédits pourris qui déstabilisent le bilan des institutions financières, menaçant du même coup par une réaction en chaîne de transformer le système bancaire en véritable trou noir.

Cet engagement relègue le sauvetage du Crédit Lyonnais, qui a coûté il y a 15 ans « seulement » 15 milliards d’euros, au rang de péripétie. La facture sera, elle, présentée à l’ensemble des citoyens, boursicoteurs ou pas, délocalisés ou non. Pas mal le tour de passe-passe !

Déjà, les gourous de Wall Street reprennent espoir. Les mêmes se réjouissaient déjà, il y une semaine, du sauvetage pour 200 milliards de dollars d’argent public de deux agences Fannie Mae et Freddie Mac qui possèdent en crédits hypothécaires l’équivalent de trois fois la richesse produite en France en une année.

Un exemple parmi d’autres. Le 9 septembre dernier, les analystes américains d’ING Investment estimaient que le sauvetage de Fannie et Freddie laissait « présager le retour de la confiance sur le marché » ; que « le stress frappant le secteur financier devrait se réduire » sur les marchés actions, ce sauvetage allait « paver le chemin du retour des investisseurs » vers Wall Street.

Perdu ! Les Bourses mondiales ont d’abord plongé. La banque d’affaires Lehman Brothers s’est mise en faillite ; Merrill Lynch s’est vendu. Tandis que l’assureur AIG a été nationalisé via un prêt de la dernière de chance de 85 milliards de dollars. Et enfin, les principales banques centrales, dont celles des Etats-Unis et de la Zone Euro, viennent d’injecter 180 milliards d’euro pour soutenir le système bancaire. Vive la planche à billets !

Sans préjuger de ce que sera le niveau du CAC 40 ou de Wall Street dans quelques mois, le soulagement pourrait à son tour être de courte durée. Qu’en pensent les gourous ?

Forum

Bourse : Quand les gourous se mettent le doigt dans l’oeil

le samedi 20 septembre 2008 à 14:08, Pedro a dit :

Privatisation des profits, opacité des transactions, mais …..mutualisation des pertes par les contribuables (1000 MILLIARDS aux USA). C’est scandaleux. Il faut réguler ce système et mieux encadrer les banques et se débarrasser de tous ces incompétents qui pantouflent à prix d’or dans les "autorités" dites "de régulation" !!!
Bourse : Quand les gourous se mettent le doigt dans l’oeil

le samedi 20 septembre 2008 à 09:45, Ging a dit :

Les caisses publiques sont vides aussi aux États-Unis ?
Bourse : Quand les gourous se mettent le doigt dans l’oeil

le vendredi 19 septembre 2008 à 16:42, haltabush a dit :

Bon, je n’y connais pas grand chose, je ne suis donc certainement pas un "gourou" de l’économie… Le trésor américain va donc payer les conneries des spéculateurs. Est-ce qu’on ne rabache pas un peu partout que sauver de cette manière tout le système financier est la dernière chose à faire, que cela encouragera les spéculateurs à former à nouveau des bulles à la moindre hausse un peu durable d’un secteur économique ? J’ai lu quelque part que la banque qui a coulé ces derniers jours [désolé je ne me rappelle plus ni le nom ni la date exacte, mais vous voyez de qui je veux parler] n’a pas été sauvée pour faire un exemple. Soit. Toutes les banques ont donc fait des profits faramineux en spéculant, mais une seule à coulé… Bref, tout ça pour dire qu’un spéculateur, qui doit être un peu mathématicien, aura vite fait de faire le calcul que le risque en vaut très largement la chandelle… Alors, la prochaine bulle, ça sera quoi ? Et si on continuait sur les matières premières ? Ca aurait en plus l’avantage de paralyser tous ceux qui ne suivraient pas le train en marche, puisque l’industrie en souffrirait énormément.