Alors que va-t-Il faire au lendemain des municipales ? Le suspense est à son comble. Le fait est qu’Il a tout fait pour l’entretenir en multipliant des déclarations. Les commentateurs et autres analystes revendiqués comme tels lui ont donné un sérieux coup de main en pesant ses propos au trébuchet. Alors va-t-Il poursuivre l’ouverture en faisant d’Allègre un ministre ? Va-t-Il flinguer Devedjian ? Va-t-Il changer de coiffeur, de tailleur ? Va-t-Il prendre des cours de maintien pour, enfin, devenir président ? C’est vrai que ça empêche de dormir.
C’est vrai, les insomniaques ne sont pas prêts de trouver le sommeil. Pendant que les journalistes invitent la douce France à observer avec gravité les zigzags du Président, la posture de Bayrou, les gags du PS, le monde continue de tourner, et plutôt mal du côté de la finance. La crise est là. Et pas petite, plutôt une énorme. Le dollar est en chute libre, le pétrole et l’euro au plus haut, les banquiers et les financiers sont sous Prozac.
A l’origine de ce tsunami : les subprimes. C’est commode les subprimes. Ca ne dit rien à personne et ça ne stimule pas l’imagination. En fait, les fameuses subprimes nées aux Etats Unis sont simplement la traduction technique de la voracité d’un système bancaire qui, dans sa recherche obsessive du toujours plus de profit, a cru bon d’offrir du crédit à une clientèle dont il était douteux qu’elle puisse rembourser.
Au moment de l’addition, la logique et la morale (les vilains mots !) voudraient que les coupables soient les seuls à payer. Mais les lois de l’économie de marché ont une limite. L’État et la collectivité se substituent aux acteurs privés quand les conneries de ces derniers menacent le système.
Nous y sommes. Les banques centrales ont massivement injecté de l’argent pour éviter le blocage. La Réserve Fédérale est allée jusqu’à proposer aux détenteurs de créances plus que douteuses de les échanger - provisoirement - contre des bons du Trésor. Extraordinaire illustration de la privatisation des profits et de la nationalisation des pertes.
Le pire est que cet extravagant apport d’oxygène n’a semble-t-il pas suffi, ça continue de dégueuler sur les marchés. Les figures des financiers ne cessent de s’allonger. Bref, on ne sait pas où tout cela nous conduira. Ce que l’on sait en revanche c’est que c’est « nous » qui passerons, d’une manière ou d’une autre, à la caisse.
La purge, bien sûr, sera distillée. Les spécialistes et autres analystes rameutés nous expliqueront gravement - les économistes sont toujours graves - qu’il s’agit d’un accident malheureux. Des mesures seront prises pour que cela ne se reproduise plus. Ils nous ont fait le coup sur la crise mexicaine, sur la crise asiatique et sur celle de la nouvelle économie. Alors on ne voit pas pourquoi ils ne continueraient pas.
Alors qu’est ce qu’Il va faire ? Evidemment rien. Ah si, Il va peut être virer Devedjian. On se sent mieux, non ?
"La crise est là. Et pas petite, plutôt une énorme. Le dollar est en chute libre, le pétrole et l’euro au plus haut, les banquiers et les financiers sont sous Prozac."
Le pire dans tout ça, c’est qu’une étude scientifique a révélé il y a quelques semaines, que le Prozac était conçu à base d’une poudre de perlimpimpin…
Ah Damned, comment sortir de cette impasse. 1929-2009 ? Même combat ?