Prenez garde. Le tome 2 « d’a.doll.a : résistance » risque de faire pleurer. D’ados attardés aux victimes de la sénilité.
S’il existe des crèmes rajeunissantes, il y a des lectures qui vous font prendre de l’âge. Ou plutôt qui vous propulsent dans la jeune catégorie des vieux cons. Ou la vieille catégorie des jeunes cons. Même à 25 ans, il n’y a pas de temps à perdre pour ces choses là. Alors assumons le, le tome 2 de la BD a.doll.a, résistance, m’attache à des réflexes de reac’ gâteux comme l’ulcère au lépreux. Pardonnez-moi.
La scénariste Delphine Rieu et le dessinateur Javier Rodriguez auraient aimé que tous les chemins mènent à leur bébé dessiné. Blade Runner, Renaissance, Matrix voir Dantec ou K. Dick pour leur monde post-apocalyptique. Car l’univers dans lequel vit Lolita, héroïne de l’opus, est loin des paysages boisés de la petite maison dans la prairie. Noir c’est noir, jusqu’à ne plus rien y voir.
Il pleut, il fait sombre, il y a des méchants manipulateurs à la tête d’une société méta–néo-post totalitaire qui tentent de mater une cellule de résistance de jeunes décadents. Ça sent le souffre et les fumées d’égout. Pas de quoi déraciner un cocotier. La nymphette Lolita, à la mèche urbaine tokyoïte, guitariste et rebelle, est l’épicentre de toutes les machinations. Prise entre ses automatismes de robots et son amour de la liberté humaine. A en perdre la tête, même sans avoir vu Suzette.
Dans sa forme, à supposer qu’il y ait un fond, la BD est au format manga, en noir et blanc sur 170 pages. Le dessin est agréable et varié dans le jeu des atmosphères de fonds clairs en pénombres lactées. Le dessinateur Javier Rodriguez avait déjà tiré son épingle du jeu en 2006 avec pléthore de prix pour l’album Wake Up. Un bon point à prendre.
Tout ça est en réalité un truc d’ado un peu con-con, dans la vague de Twilight au lyrisme dégoulinant et au romantisme gras. 8 chansons de la roboïde accompagnent le scénario, de quoi épater vos amis.
Allez, ne vous inquiétez pas, vous pourrez bientôt venir cracher sur ma tombe.
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