Naufrage
Hier mercredi 10 juin, le Figaro annonce benoîtement que « Rondot nie l’existence d’un compte japonais de Chirac ».
L’as des services secrets français, qui fut aux premières loges de l’affaire japonaise en 2001 et 2002, a été interrogé par un juge de Tahiti qui enquête sur la disparition d’un journaliste, Jean Pascal Couraud, le 15 mars 1997 ; ce dernier fouinait sur les supposés versements de Gaston Flosse à Jacques Chirac.
Visiblement, le bon général a la mémoire qui flanche. Entendu par les juges d’Huy et Pons, dans le cadre de l’affaire Clearstream durant le printemps 2007, le même évoquait « le compte bancaire que Jacques Chirac possédait dans une banque japonaise ». Et Rondot ajoutait : « Ce compte était alimenté par le versement régulier d’une somme très importante ». Le militaire, qui, face aux juges, était plus rigoureux devant le journaliste du Figaro, donnait même la date d’ouverture du compte : l’année 1992.
Et le Figaro, sans complexe ni mémoire, écrit que le général Rondot avait nié, face aux juges d’Huy et Pons, l’existence de ce compte. Et peu importe que ce soit l’inverse qui soit inscrit sur le PV publié à l’époque par le Canard Enchainé.
Dans les fameux carnets, où jour après jour ce graphomane notait les secrets de la République, ce facétieux Rondot notait que « Jacques Chirac était un super menteur » et que « le compte existait bien ». « Le compte existe, il est alimenté ». Autant d’éléments publiés par notre livre. Dans les archives que Rondot a précieusement conservées et qui ont été versées au dossier Clearstream et transmises au dossier du juge de Papeete, plusieurs documents secret-défense, dont une note de l’ancien secrétaire général de la DGSE, le général Champtiaux, attestent également de l’existence de ce compte.
Autant d’éléments connus, publiés dans notre livre, mais qui ont échappé à la sagacité du journaliste du Figaro.