Sarkozy peut être satisfait. Sa politique de rupture d’avec l’ère Chirac commence à payer : jamais la France n’avait connu un tel rayonnement à l’international auprès… des réseaux d’Al-Qaïda.
Choix de politique extérieure, réformes nationales, épisodes conjugaux, petites phrases : depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, la France intéresse, passionne, mobilise les militants radicaux dans le monde, bien au-delà des zones où elle est présente. La volonté de rapprochement affichée avec les États-Unis, ajoutée au réchauffement revendiqué des relations franco-israéliennes ont brusquement propulsé le petit pays du fromage et du parfum sous les projecteurs des amis des grands ennemis d’Al-Qaïda et consorts, imposant en conséquence la nécessité de s’y pencher d’un peu plus près. Au point de booster l’outil privilégié, aujourd’hui moribond, de l’influence française dans le monde : la francophonie…
Depuis le début du mois d’avril, les infos sur la France et les appels aux représailles à son encontre peuvent désormais se formuler dans la langue de Molière – avec ou sans fautes d’orthographe. L’un des forums clandestins arabophones parmi les plus visités sur le Net, Al-Ikhlas, sur lequel s’échangent les dernières nouvelles du front, l’état d’avancement du djihad dans le monde ou encore les avis sur les prochaines cibles à privilégier pour le servir, vient de se doter d’une inédite « section française ».
Dédié aux militants et actifs francophones de la « cause » radicale, ce nouvel espace de discussion, consacré aux « affaires françaises », permet également aux non arabophones d’accéder à un large panel des supports d’influence de l’idéologie radicale grâce aux traductions fournies par le « Centre Rafidayn » – centre des « deux fleuves », soit l’Irak en langage djihadiste – habilité pour convertir fidèlement en (très bon) Français dans le texte les messages d’importance des grandes figures de la communauté qaidiste.
En version sous-titrée ou retranscrite, Oussama Ben Laden, le Mollah Omar, ou encore les émirs des groupes algériens s’adressent ainsi sans intermédiaire à toute la Gaule… et au passage à ses gardiens qui résistent encore aux envahisseurs anti-croisés, les services antiterroristes. À quoi bon contribuer à entretenir le mythe d’une menace en provenance de l’étranger, explique en substance l’un des initiateurs de cette section (anti)française, quand jouer la « transparence » et « ouvrir les hostilités » permet de marquer sa proximité et de démontrer que le ver djihadiste a d’ores et déjà commencé à travailler dans la pomme hexagonale ? De quoi mettre au chômage les traducteurs de la DST… et garantir des heures sup’ aux opérationnels.
Car cette dernière trouvaille ne vise pas seulement à élargir le champ des recrues à de nouveaux profils et à provoquer ou manipuler « l’ennemi ». Son lancement dans le contexte du sommet de l’OTAN à Bucarest, enceinte choisie par le Président pour annoncer l’envoi de renforts en Afghanistan et le retour programmé du pays dans le commandement intégré de l’Alliance n’est pas anodine. Elle vient consacrer, au-delà des traditionnels griefs à sa charge ressassés par les groupes en guerre avec l’ancien colonisateur et le pays qui a interdit le voile aux écolières, l’internationalisation d’un sentiment anti-français.
Et la diatribe se veut plus précisément anti-Sarko, qui a décidément bien des critères d’intégration dans le champ des cibles préférées des réseaux radicaux. L’arrivée récente de l’ex-GSPC algérien, très remonté contre la France, dans les réseaux d’Al Qaïda, n’a de surcroît rien arrangé. Déjà en janvier dernier, un projet d’attentat menaçant la capitale devait sanctionner sa politique à l’égard des pays arabes et musulmans (cf. « Paris intéresse les cyber-djihadistes » sur Bakchich). Les djihadistes aiment Sarko et la langue gauloise. Un retour de l’exception française ?
"L’un des forums clandestins arabophones parmi les plus visités sur le Net, Al-Ikhlas, sur lequel s’échangent les dernières nouvelles du front, l’état d’avancement du djihad dans le monde ou encore les avis sur les prochaines cibles à privilégier pour le servir, vient de se doter d’une inédite « section française »."
Soit laz section est bien cachée, soit je n’ai pas lu la mêm chose que l’auteur de l’article. Les mecs débattent de l’attitude française vis à vis des dossiers lourds en cours. C’est plutôt nuancé.
Ce n’est en rien "clandestin" (trouvé sur la première page Googgle)
Pas radical pour deux sous (ce sont des musulmans, qui sont musulmans, so what, pas d’appalels au meutre du méchant occidental).
Bak devient faible, très, très faible.