Les démêlés judiciaires de l’ancien patron de la FNSEA et militant UMP, Luc Guyau, font au moins un heureux : l’agité du bocage de Vendée. Entre eux deux, la guerre fait rage !
Mis en examen pour abus de biens sociaux, complicité et recel, les dirigeants du syndicalisme agricole sont sur la scellette depuis le 1er octobre dernier. Bakchich a d’ailleurs évoqué, le 10 octobre, cette promenade judiciaire. Au coeur du procès : un financement discret de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants agricoles (FNSEA) dont Luc Guyau fut le président. Or ce dernier, qui reste le grand patron de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture de France et de Navarre, est aussi un des patrons de l’UMP en Vendée. Et, à ce titre, pas vraiment un ami du Vicomte de Villiers, dit l’agité du bocal.
Cette affaire agite évidemment le monde agricole, stupéfait d’apprendre qu’une société financière, au doux nom d’Unigrains, qui perçoit une taxe parafiscale chaque année, « fluidifiait » les rapports avec le syndicat FNSEA, en leur octroyant quelques millions d’euros tout de même. Un peu à la manière de l’UIMM - la branche métallurgie du Medef - qui « fluidifiait » les rapports avec les syndicats de salariés. En somme, ce qui pourrait passer pour un plagiat, ou copié-collé de l’UIMM n’était que justice. Il n’y a aucune raison que les exploitants agricoles ne soient pas à leur tour « fluidifiés ».
En attendant le résultat du délibéré, l’affaire présente des ramifications vendéennes et ludiques, dont le héros n’est autre que Luc Guyau. En effet, le très actif président des Chambres d’agriculture caresse le projet de se présenter en novembre, à la présidence de l’UMP de Vendée, département où il réside.
Or, le président du département, un certain Philippe de Villiers, trouve que Luc Guyau n’est pas présentable. Aussi, c’est avec jubilation qu’il a suivi de près le procès de la 11ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris en octobre où se joue le sort d’Unigrains et de la FNSEA. En effet, son choix pour la présidence de l’UMP Vendée va plutôt au député maire des Sables d’Olonne, Louis Guédon, ou encore au maire de Luçon Guy Perrier. L’un ou l’autre étant plus villiéro-compatibles que Guyau. C’est dire que le Vicomte, qui a toujours jonglé avec brio, et avec l’UMP du coin, en le roulant dans la farine… de maïs ou de blé, (on suppose) est attentif à la décision des juges.
Certes, les politologues éclairés du Bocage peuvent penser que Luc Guyau, militant UMP de toujours, tient la corde. Mais, le Vicomte a aussi pour lui d’avoir quelques relations suivies avec des caciques haut placés au siège de l’Union pour un Mouvement Populaire. Ceux là en effet savent que Luc Guyau était un grand ami de Jacques Chirac et que les passerelles entre le Vicomte et le Président Sarkozy se multiplient.
En Vendée aussi, la guerre entre sarkozistes et chiraquiens fait des morts !
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Ah cette chère FNSEA qui a tant donné de Ministres aux gouvernements de droite.
Combien de millions d’euros de casse chaque année par les syndicalistes paysans ?
Et en face, combien de condamnations ?