"Le refuge", association qui vient en aide aux homosoxuels discriminés est victime d’un caprice d’un membre du cabinet de Roselyne Bachelot. La rigueur n’ a pas que mauvais coeur. Elle a aussi bon dos.
Baisse du pouvoir d’achat, crise et rigueur obligent, le flouze ne coule pas à flot. Et sans pognon difficile de faire des dons. Que ce soit pour la lutte contre le Sida, dont le Programme des Nations unies s’inquiète d’un tassement des donations en 2009. Ou pour des associations de réinsertion.
Par exemple « Le refuge », qui lutte contre les discriminations liées à l’homophobie. Agrée et conventionnée par l’Etat, elle « comptabilise plus de 500 membres » et « se compose de 150 jeunes en écoute et 16 jeunes hébergés dans des appartements-relais ».
Seul souci, selon les mots de son président, Nicolas Noguier, dans une lettre aux parlementaires que Bakchich s’est procurée, « ce travail repose sur une poignée de bénévoles, sans salariés. » Même pas lui ! Quand bien même le militant y « consacre personnellement 10h par jour en dehors de [son] activité professionnelle depuis 6 ans ».
Un accord a longtemps paru prêt à sortir des tuyaux : la mise à disposition du fonctionnaire Noguier auprès de l’asso. L’Elysée, par l’intermédiaire de Cédric Goubet et Claude Guéant que Nicolas Noguier précise avoir « eu l’honneur de rencontrer le 29 avril 2010 » avait donné son aval. Tout comme les députés et l’Agence Régionale Santé du Languedoc Roussillon, où siège l’association.
Et patatras ! Un sous fifre de Roselyne Bachelot, Renan Le Joubioux, en charge du dossier, a piqué une petite crise de jalousie. Et fait capoter la précieuse requête de l’association. Il reprochait les interventions du gratin élyséen et de l’Assemblée qui lui avait donné un avis favorable. « Et pour des raisons personnelles car il ne nous aimait pas trop » ajoute M. Noguier. Contacté, M. Le Joubioux ne dément pas et précise, par le service du presse du Ministère, que tout cette affaire « ne dépend que de l’ARS [Agence régionale de Santé] du Languedoc Roussillon ». Reste que le dossier est bloqué depuis plusieurs mois.
Derrière ces mesquineries se cacherait-il un gel des coûts ? Que nenni, puisque comme le précise l’entourloupé, « la mobilisation du personnel salarié n’entrainait pas de surcoût financier pour la réalisation des missions de service public. » La « mise à disposition » est un acte qui permet a un agent d’une administration, selon les termes de la loi, de « demeurer dans son corps d’origine », de continuer « à percevoir la rémunération correspondante », mais d’ « effectuer son service dans une autre administration que la sienne ». La rigueur n’a pas que mauvais cœur. Elle a aussi bon dos.
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