L’énorme projet d’usine de traitement du nickel de l’industriel Goro Nickel soulève de nombreuses questions en matière de retombées environnementales. Et les autorités locales sont juge et partie
L’inscription au patrimoine mondial de l’humanité du lagon de Nouvelle Calédonie, jugée prioritaire par Christian Estrosi, sous-ministre de l’outre-mer, est compromise par la construction d’une gigantesque installation de traitement de nickel.
L’usine Goro Nickel, un investissement de plus de 3 milliards de dollars, (bresilo-canado-japonais-français et néo-calédonien) en cours de construction dans la province Sud de la Nouvelle Calédonie, est destinée à traiter des centaines de milliers de tonnes de minerai latéritique. Elle utilisera un procédé hydrométallurgique, gros consommateur d’eau, d’acide sulfurique et d’électricité, et donc producteur d’effluents liquides qu’il est prévu d’évacuer, après traitement, par un émissaire dans le lagon.
La pose de ce tuyau a donné lieu début février 2008, à une intervention musclée de la gendarmerie, qui a mis en garde à vue des militants écologistes lesquels tentaient de faire obstacle à l’opération. Goro Nickel n’a pourtant pas ménagé sa peine : contacts préliminaires avec les populations kanakes locales, promesses d’embauche sur le site, garanties diverses sur le respect des normes environnementales les plus strictes. Mais plus la construction progresse, plus les inquiétudes de la population montent, alimentées par des constatations inquiétantes.
L’actuel statut de la Nouvelle Calédonie donne aux provinces, donc à la province Sud , autorité en matière d’environnement. Or celle-ci est actionnaire de Goro Nickel. La responsable provinciale de l’environnement, Isabelle Ohlen, interrogée par France 2 (JT 20 h du 8/3/08) sur l’éventuelle toxicité des rejets dans le lagon, s’est bornée à répondre : « on fera des analyses » , analyses d’ailleurs prévues par … Goro Nickel.
Autre particularité , la province Sud est intéressée à l’existence de cet émissaire marin, car elle réclame une redevance pour occupation du domaine public, qui lui rapporterait 7 millions d’euros par an, alors qu’il est établi qu’il est possible de traiter à terre, sans rejet en mer, l’ensemble des effluents.
La centrale thermique liée à l’usine Goro Nickel est alimentée par du charbon australien, particulièrement riche en soufre. Sa situation géographique, sous les vents dominants, favorise la formation – et la dispersion - de pluies acides sur l’ensemble de la Nouvelle Calédonie, un territoire dont la flore est unique au monde. Goro Nickel a promis de traiter les effluents gazeux avec les techniques les plus récentes, mais aucune expertise indépendante n’a eu lieu…
Nul doute que l’omniprésident Sarkozy , promoteur du Grenelle de l’environnement, aura à cœur, lors de sa prochaine visite sur la Grande Ile, de protéger efficacement un biotope unique sur la planète…
Je viens de voir l’enquête au JT de tf1, je suis effrayée et consternée par ce que je viens d’apprendre. C’est monstrueux de faire passer l’économie avant la santé de l’environnement et des générations futures, malheuresement ça arrive de plus en plus :s.
Est ce que quelqu’un a une idée ou connait un moyen de faire bouger les choses, de faire connaitre cette triste affaire au plus de personnes possibles ????