Une des conséquences du réchauffement des relations américano-saoudiennes : le retour des pétrodollars du royaume, qui coulent… vers ONG et autres officines islamistes.
Le bras de fer nucléaire avec l’Iran ré-actualise l’indéfectible alliance américano-saoudienne. Conséquence la plus immédiate du réchauffement de la relation Washington/Riyad : les pétrodollars des banques saoudiennes coulent, de nouveau, à flux tendus en directions des ONG et autres officines islamistes, bailleurs de fonds des mouvements sunnites radicaux engagés non seulement en Irak, en Afghanistan et en Afrique, mais aussi en Europe.
Cette reprise des financements saoudiens va même jusqu’à inquiéter les hauts fonctionnaires du trésor américain, engagés dans la guerre globale contre le financement du terrorisme. Ces derniers viennent de déplorer publiquement l’opacité des transactions des banques islamiques saoudiennes, provoquant l’ire du Département d’État et de la Maison Blanche, obsédés par l’alliance sunnite contre Téhéran…
Ces mêmes hauts fonctionnaires du Trésor qui se sont fait copieusement engueuler ont alors « fuité » quelques-uns de leurs dossiers à leurs collègues de la justice. Effet immédiat : début février, la justice américaine a ouvert une enquête contre Overland Capital, une firme de « private equity » basée à Boston, pour évasion fiscale, selon le Wall Street Journal. Cette procédure en cache une autre. En effet, Overland gérerait les comptes d’investisseurs islamiques d’Europe et du Proche-Orient. Les enquêteurs américains estiment que cette société est affiliée à DMI (Dar-al-Maal Al-Islami), un trust saoudien très sulfureux basé à Genève ; et l’information a été confirmée par deux ex-employés d’Overland.
Toujours prompts à valoriser les progrès de leur législation anti-blanchiment, les Suisses regardent au plafond car ils viennent d’autoriser l’installation de la première banque islamique privée sur les rives du Léman.
La banque privée zurichoise Vontobel avait été la première à innover en décembre 2005 en ouvrant les premiers guichets de gestion de fortune basés sur la Charia, le Dynamic Voncert « Islamic Blue-Chips », coté à la bourse suisse. « N’étant pas présents au Proche Orient, nous avons choisi de nous associer à Faisal Finance pour l’expertise islamique », explique Lionel Pilloud, responsable du conseil en produits dérivés chez Vontobel à Genève. Faisal Finance est la filiale de la fameuse holding saoudienne DMI basée à Genève.
Le Nouvel Observateur du 4 octobre 2001 relevait déjà que « certaines institutions financières ou organisations charitables d’Arabie saoudite ont été oubliées dans la liste de George Bush ». Et le journal citait Dar-al-Maal Al-Islami et Dubai Islamic Bank en rappelant que « ces banques figurent même parmi les actionnaires de la banque Al-Shamal, fondée en 1990 au Soudan, dans laquelle Ben Laden a investi 50 millions de dollars. Quant à Wadi Al-Haqiqi, la société créée par le terroriste milliardaire pour investir au Soudan, au Kenya et au Yémen dans l’électricité, l’édition et l’agro-alimentaire, elle est liée à un fonds d’investissement américain à la tête duquel on retrouve de nombreux membres de l’ancien président Bush ». Et de relever que les États-Unis ne veulent pas s’attaquer « à des établissements qui ont pignon sur rue à Riyad, Dubaï, Londres et Genève et qui hébergent le trésor de l’ennemi public numéro un de l’Amérique ». Ces faits ont également été rapportés par Le Monde du 2 octobre 2001 et le libanologue multi-cartes Antoine Sfeir, pourtant, habituellement plutôt proche des riches et des puissants.
En septembre 2001, Sfeir écrivait : « En 1981, parallèlement au sommet islamique de Taëf, des investisseurs musulmans, réunis par Mohammed Ibn Fayçal, le frère de Turki (qui fut le patron des services saoudiens pendant 25 ans/NDLR), lancent une banque islamique privée, Dar al-Maal al-Islami (la maison de l’argent islamique) dont le siège est à Genève. Mohammed aidera son frère à financer ses réseaux afghans et leurs relais en Europe (…). Ces banques constituent le troisième axe du financement saoudien de l’islamisme : les réseaux privés. C’est grâce à ces établissements que Turki pourra avec la Ligue et l’OCI (Organisation de la conférence islamique) mettre sur pied une vingtaine d’Organisations non gouvernementales (ONG), installées au Pakistan, avec des bureaux en Europe et aux États-Unis. Les deux plus importantes sont l’International Islamic Relief Organisation (IIRO) et l’Islamic Relief Agency (ISRA) ».
Dernièrement Sfeir a remis le couvert en introduction de sa plaquette « Al-Qaïda menace la France » : « Turki va demander à son frère Mohammed Ben Fayçal de l’aider à financer cette Légion islamique mondiale en fondant une banque. Mais pas n’importe quelle banque, une banque islamiste installée en Occident, en Europe, dans un pays plus blanc : en Suisse, à Genève. C’est ainsi que Mohammad va créer le Dar al-Maal al-Islami, qui va devenir - car l’enseigne trop arabe pourrait choquer Genève - la DMI. Et pour que ce sigle sonne encore mieux : la DMI International ». Fin de citation.
C’est bien l’ex-directeur de la CIA qui disait, il y a quelques mois, dans une interview à La Repubblica que, paradoxalement, l’ennemi à bombarder aurait dû être les banques offshore, du genre de celles des îles Caïman et peut-être celles des grandes villes européennes… C’est bien Lénine qui disait aussi : « on leur vendra la corde pour les pendre ». Il faut toujours revenir aux bons auteurs !
Ces allégations sont très anciennes sur DMI. Elles remontent à plus de 10 ans. Il y a eu des jugements pour toutes les accusation, tous gagnés par DMI. Même l’expert en financement terroriste Brisard s’est rétracté sur ses accusations, qui étaient infondées.
quant à l’article du Wall Street Journal (la bonne droite reac américaine), il a été écrit sous l’impulsion de l’avocat des 2 anciens employés de overland capital qui cherchait à faire mousser l’opinion en faisant passer l’ex employeur pour un bras financier du terrorisme islamiste afin d’améliorer leurs chances lors du procès pour licenciement abusif. c’est du journalisme très bon marché. la preuve est que l’article n’a été repris par aucun journal sérieux ou agence de presse.
Tout ceci n’est qu’amalgame facile ; jouer avec les fantasmes politico-financiers du moment. d’ailleurs, on ne dit pas banque ’islamiste’ mais banque ’islamique’. le fonctionnement des banques islamiques n’est pas plus ou moins opaque que les autres banques, suivant ou elles se trouvent. les banques islamiques en suisse ne sont pas plus ou moins transparentes que les autres banques. et les banques islamiques en arabie saoudite ne sont pas plus ou moins folkloriques que les autres banques.
et puis quand on prétend faire du journalisme d’investigation, la moindre des choses serait d’essayer de parler aux personnes concernées et de regarder les faits en détail. pas juste de surfer sur le net à la recherche de ragots vieux d’il y a 10 ans.
Depuis 30 ans, les USA ne font aucun effort d’économie d’énergie. 5 millions de 4*4 sont vendus chaque année Les maisons ne sont pas isolées Les trains sont toujours diesel…
De plus, en 1981 Reagan a interdit au FMI de financer des projets utilisant les énergies alternatives.