Mon premier, Lyon Mag - et son PDG Christophe Mahé - a porté plainte contre mon second, le nouveau-né Mag2Lyon, à qui la justice vient de donner raison. Mon tout, une longue bataille presse-judiciaire loin d’être terminée.
Comme un épilogue d’une longue bataille judiciaire, Christophe Mahé, PDG d’Espace Group et nouveau proprio de la marque Lyon Mag, a été débouté le 17 juin dernier de sa plainte intentée au Mag2Lyon pour faire interdire un nom qu’il jugeait trop proche du sien. Enième épisode des guerres picrocholines qui agitent la presse lyonnaise depuis près de deux ans.
Retour quelque temps en arrière, Christian Latouche, PDG de Fiducial, une boîte d’expertise comptable, parvient aux termes de 18 mois d’acharnement judiciaire à faire plier l’équipe de Lyon Mag (Pour relire le détail de l’histoire cliquez ici). Celle-ci met finalement la clé sous la porte le 20 février et pour une bonne partie se reconstitue en coopérative autour de Philippe Brunet-Lecomte, actionnaire historique de Lyon Mag pour lancer le Mag2Lyon, diffusé aujourd’hui à près de 15.000 exemplaires.
Latouche quant à lui est devenu l’actionnaire majoritaire de Lyon Mag et a entre temps pris possession de Lyon Capitale. Un Citizen Kane lyonnais ? Rien n’est moins sûr. Car, contrairement à ce que pouvaient laisser penser toutes les procédures intentées contre Lyon Mag pour récupérer l’argent de son prêt, Christian Latouche n’est plus intéressé par ce magazine. Assurant même qu’il est devenu l’actionnaire majoritaire du journal bien malgré lui. Son truc, c’est l’expertise comptable ou en son temps le Mouvement national pour la République (MNR) et les universités d’été du FN (Pour en savoir plus cliquez ici). Que ceux qui voient un volet politique à cette affaire lèvent le doigt. Pour Lionel Favrot, ancien de Lyon Mag, aujourd’hui à Mag2Lyon, cela ne fait pas de doute : « Il voulait nous scotcher à Lyon Mag pour en faire sa danseuse, mais réalisant qu’on pouvait faire jouer la clause de conscience, ça n’avait plus d’intérêt pour lui. »
C’est donc Mahé, homme de radio, qui se lance. Pour les anciens de Lyon Mag, il n’est que le pion de Latouche. Dans son numéro de mai 2009, Mag2Lyon s’interroge : « Mahé, avec son groupe de radio qui est loin d’être prospère, est sorti du bois après avoir juré que jamais il ne rachèterait la marque Lyon Mag. Et à la surprise générale, il a sorti de sa poche un chèque d’environ 200.000 euros ». Pourquoi ? Et bien pour rien. Et c’est le tribunal qui l’a débouté qui le dit : le 17 juin 2009, il n’y avait pas d’éléments suffisants pour penser qu’il y avait « une volonté effective de lancer un magazine sous l’appellation Lyon Mag dans un futur proche. »
L’équipe de Lyon Mag aurait pu espérer un peu de quiétude en lançant Mag2Lyon, mais voilà que le 16 juin dernier les archives comptables de Lyon Mag ont étrangement disparu… avant de se retrouver très partiellement (notamment une note de frais de l’ancien patron de Lyon Mag) publiées par Les Potins d’Angèle, une feuille de chou tenue par Gérard Angel, ancien du Progrès et proche de Latouche.
Et le Mag2Lyon de noter que, quelques jours avant cette opportune publication, les meubles ainsi que les archives avaient été enlevés par Christophe Mahé… Bref, comme une odeur de bouchon dans le Lyonnais ces derniers temps. De son côté, Philippe Brunet-Lecomte, ancien patron de Lyon Mag, qui souhaite que les âmes s’apaisent, a pourtant décidé de porter plainte contre X.
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