Ancien Journaliste à France Télévisions, Francis Guthleben livre, dans « Scandale à France Télévisions », une chronique sans concession du lent déclin de l’audiovisuel public français. Bonnes feuilles.
Depuis le 5 janvier, les téléspectateurs ont le plaisir de pouvoir regarder les programmes de France Télévisions dès 20h35. La faute à la pub, qui, injonction présidentielle oblige, a fait ses valises. L’aboutissement d’un long processus entamé, sans tambours ni trompettes, il y a un an, avec l’annonce de Nicolas Sarkozy lors des voeux à la presse. Une commission Copé et un rapport Giazzi plus tard, le paquebot tangue toujours. Et la question des financements est loin d’être tranchée. Avec en prime, pour les salariés de France Télé, des tensions, des tensions et encore des tensions.
Dans « Scandales à France Télévisions », à paraître aux Editions Jean-Claude Gawsewitch, Francis Guthleben, journaliste d’investigation depuis 18 ans, a choisi d’en dire plus. Depuis ce qu’il sait de l’intérieur. Un projet qui a sans nul doute trouvé quelques motivations après que l’auteur a été licencié du groupe pour « désaccord avec la direction ». Guthleben dessine les contours âpres et rugueux d’une télé sans cap, simple addition des ambitions personnelles, qui a oublié sa raison d’être : le téléspectateur.
Bakchich en publie les bonnes feuilles.
Lire ou relire dans Bakchich :
M. Guthleben ne révèle rien de neuf dans son ouvrage et se contente de compiler les rapports et études connus depuis 20 ans sur la télévision publique…
Rappelons
qu’il a lui même fait partie du système France Télé pendant… 18 mois,
qu’il en a été licencié après avoir signifié son refus de travailler avec sa nouvelle direction régionale (un départ négocié, et les pépettes, il ne les a pas prise peut être ???),
qu’il n’a jamais, en tant que directeur des programmes de France 3 Alsace manifesté son désaccord avec le système qu’il prétend dénoncer mais qu’il l’a utilisé pour placer ses amis et relations,
qu’il a traité avec mépris les salariés, les intermittents du spectacle, les producteurs, les téléspectateurs (procurer vous les comptes rendus du CE de France 3 Alsace, c’est à mourir de honte)…
qu’il a été complice d’une gestion de la station d’Alsace basée sur l’intimidation, le copinage, la discrimination par son directeur régional.
Autant d’affirmations que j’avance, sans me sentir obligée de les étayer… Fidèle à la méthode de M. Guthleben, qui raconte des anecdotes, des événements auxquels il n’a pas assisté… Mais comme il est digne de confiance ( !!!) et qu’il enquête depuis dix ans (pourtant, il n’a été salarié de France 3 que 18 mois…), c’est micro ouvert pour ce monsieur. Monsieur se place, et vous lui facilitez la tâche en publiant ces "bonnes feuilles" - un tissus d’affirmations choisies pour assombrir le tableau. Les primes escalier ou chaussure dont il parle dans son ouvrage existent certes dans les textes, mais ne sont plus une réalité, les jours de congé pour mariage, c’est la loi améliorée par la convention collective, les syndicats qui défendent les professions et non pas les corporations, pour tenter de garantir une qualité du travail, n’ont pas les pleins pouvoir à France télé…etc.
Et si, pour une fois, on se décidait à nommer des cadres régionaux et nationaux réellement compétents dans leur domaine - programmation, RH, info… ? Et bien dans ce cas, M. Guthleben n’aurait jamais eu l’occasion de travailler pour France télé…