Dans « Glamour Business, enquête sur l’argent des people », les journalistes Pascale Tournier et Stéphane Reynaud décryptent le business du people. Ou comment les gens beaux et célèbres profitent du star system.
Ça n’intéresse personne, mais tout le monde en parle. Et surtout, ça rapporte. Dans tous les sens du terme. Après avoir fait rêver, le people fait fonctionner l’économie. C’est ainsi qu’il faut décrypter le livre que publient demain mercredi 28 mai deux journalistes, Pascale Tournier (VSD) et Stéphane Reynaud (de l’agence de presse Relaxnews), Glamour Business, enquête sur l’argent des people. Le people, à l’inverse de la grande majorité de la population, consomme à outrance, ou le fait croire : villas, voyages, palaces, bijoux, voitures, vêtements de luxe… Le people se fait le héraut des marques tricolores et met tout en œuvre pour assurer leur rayonnement mondial : c’est Zidane et Danone, Rachida Dati et Dior, Depardieu et le vin… Le people donne du grain à moudre aux journaux spécialisés, qui s’arrachent. Bref, le people nous sert, vous et moi. Heureux de le savoir.
Le livre enlevé des auteurs détaille les multiples sources de revenus des people, qu’ils soient chanteurs, comédiens, sportifs, et pourquoi pas hommes (et femmes) politiques. On les connaît déjà, mais dans chaque catégorie listée par les journalistes, on apprend quelque chose, voire on déniche une perle. Les personnalités attaquent souvent la presse pour des photos qui leur déplaisent, quitte à laisser leurs avocats affirmer : « Ce n’est pas de l’argent honteux, s’il y a réparation, c’est qu’il y a atteinte ». Ainsi Arnaud Montebourg, qui attaque Gala en 2007 pour des photos de lui en sa maison de campagne bressane, tente par son avocat de négocier à l’amiable avec Prisma Presse un arrangement de 10 000 euros. Refus du groupe de presse…
On ne redit jamais assez comment les stars peuvent monnayer les naissances familiales ou les mariages. L’union de Tony Parker et Eva Longoria à Vaulx-le-Vicomte vendue à OK : 2 millions d’euros. Benjamain Castaldi et Flavie Flament à Oh La ! : 130 000 euros. A chaque fois, les images pirates publiées ailleurs sont attaquées…
Et la charité, elle aussi est un business. Le people trouve son compte dans ce monde là, écrivent les auteurs. Voler au secours de la veuve et de l’orphelin anoblit son image. Incarner les dames de charité devant les caméras assure une bonne exposition médiatique, la condition de vie sine qua non d’un people. Et quand Emmanuelle Béart, ambassadrice de l’UNICEF, part en mission au Mali, au Bengladesh, en Thaïlande, en Sierra Leone, elle est souvent accompagnée de son frère, un photographe du nom d’Olivier Guespin. En 2004, elle publie ainsi chez Gallimard Sous nos yeux, un livre de photos de ses quatre premières missions, histoire de mieux témoigner de la détresse sur le terrain. L’ouvrage est vendu 30 euros, un seul euro est versé à l’ONG, selon le site de l’éditeur…
A ne manquer sous aucun prétexte, le reportage dans la clinique des riches, en Italie : l’espace Henri Chenot, installé dans le Palace Merano, dans la ville du même nom, choisie par Sissi l’impératrice comme lieu de villégiature. On y croise Zidane en famille, France Gall, Caroline de Monaco, Jean-Luc Delarue, Renaud Donnedieu de Vabres, Jacques Chirac (venu se ressourcer à l’automne 2007 avec une vingtaine de personnes, dont la veuve de Rafik Hariri, le Premier ministre libanais), Johnny, Monica Bellucci, Thierry Breton… Diète dépurative, eau plate citronnée et phytocataplasmes pour tout le monde.
Le people, un spectacle sans cesse renouvelé. Car, concluent les auteurs, « un people disparu donne naissance à dix autres qui gagnent, encore plus rapidement, encore plus d’argent ». « La presse spécialisée n’a plus qu’à réaliser son travail de mythification. Le rêve se répète ».
Les commentaires précédents ont bien résumé la situation…j’ajouterais simplement que nous allons de la mythification à la mystification en ce qui concerne les pipo-les…la plupart tapent allègrement dans la gamelle sans trop de scrupules, c’est aussi pour celà que la chose politique les effleurent plus que ne les concernent. C’est fort regrétable, mais ne soyons pas naïfs, "la basse cours ne s’est jamais rebeller contre son maître, tant bien que celui-ci finit par la dévorer". De visu
W.W
L’une des auteurs travaille à VSD, grand journal d’investigation, le second pour une agence de presse spécialisé dans les suppléments gorgés de pub. Quant à l’éditeur, le Toucan, il appartient à TF1.
Et ce livre a le toupet de faire la morale aux people…
évidemment rien sur la censure de TF1 sur ce livre…
Encore une fois, ne faite pas de procès aux deux auteurs… Ils ont besoin de bouffer comme nous tous.
Quoi qu’il en soit, chacun de nous participe d’une "machinerie globale" qui n’emporte pas forcément notre adhésion commune…
Reynaud et Tournier surfent sur la vague people, comme leur ancien collègue Mathias Guttler bien avant eux.
Ne vous trompez pas de cible, je doute fort que les éditeurs de Prisma et TF1 se soucient de nos deux compères…. Ces deux auteurs ne sont qu’une goutte d’eau dans l’équation globale du système média.
3000 journalistes vont se faire licencier outre atlantique. Cette vague arrivera très bientôt en France.
Même les turéfaires du système périssent aujourd’hui professionnellement… Preuve de l’énorme poussée diarrhéique aïgue qui s’annonce, chez le cadres devenus inutiles de la machine à symbole ! :)
En attendant la courante, vous reprendrez bien un petit anti-diarrhéique ??